Pronostic
Le pronostic ou les perspectives pour une personne chez qui on diagnostique un mélanome dépendent du stade du cancer et des antécédents personnels et génétiques du patient. Les médecins utilisent souvent comme unité de mesure des taux de survie pour discuter des options de pronostic et de traitement d’une personne. Ces taux sont souvent basés sur les résultats antérieurs d’un grand nombre de personnes qui ont eu la maladie, mais ils ne peuvent pas prédire ce qui arrivera dans le cas d’un individu [1]. D’autres facteurs peuvent en effet affecter la survie d’un patient, y compris [2]:
- Comme les personnes âgées ont en général de plus courtes durées de survie, la plus forte baisse du taux de survie au mélanome survient après 70 ans.
- Même si le mélanome est inhabituel chez les individus à peau noire ou plus sombre, leurs taux de survie ont tendance à être plus courts que ceux des personnes blanches.
- Les personnes atteintes de mélanome qui ont un système immunitaire affaibli, celles qui ont eu des transplantations d’organes ou qui sont infectées au VIH, sont plus à risque de mourir d’un mélanome.
Voici les statistiques de survie pour les personnes atteintes de mélanome. Nous sommes conscients que certaines personnes peuvent vouloir connaître ces statistiques pour se comparer à des gens dans des situations similaires, tandis que d’autres peuvent ne pas trouver ces chiffres utiles, ou peut-être même ne pas vouloir les connaître. Si vous ne souhaitez pas en être informée, cessez de lire et passez à la section suivante.
Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer 2015, le taux de survie relatif (TSR) à cinq ans (estimations pour 2006-2008) était de 85% pour les hommes et 92% pour les femmes. Globalement, le TSR à cinq ans normalisé selon l’âge pour le mélanome a augmenté de 84,3% par rapport à 1993-94 à 88,5% de 2006 à 2008. Les augmentations ont eu tendance à être plus élevés dans les groupes plus âgés, tandis que des améliorations similaires ont eu lieu tant chez les hommes que chez les femmes [4].
Les données sur la distribution des stades de cas de mélanome ne sont actuellement pas signalées au niveau national. Par conséquent, il n’existe présentement aucune analyse de survie par stades. Toutefois, les données du programme américain Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER) pour la période allant de 2002 à 2008 indiquent que le TSR à cinq ans pour le mélanome s’améliore sensiblement lorsqu’il est diagnostiqué à un stade plus précoce [5].
Ce programme a rapporté les TSR suivants par stade: stade localisé, 98,2%; stade régional, 62,4%; stade distant, 15,1%; et stade inconnu, 75,8%. D’autres recherches ont suggéré que la survie diffère en fonction du site anatomique, les mélanomes des régions du cuir chevelu et du cou présentant un moins bon pronostic que ceux situés dans d’autres sites de l’organisme [6].
Aperçu des options de traitement
Différents types de traitement sont disponibles pour les patients atteints de mélanome. Certains traitements sont normalisés, alors que d’autres font l’objet d’essais cliniques.
On a recours à cinq types de traitements standard:
- Chirurgie
- Chimiothérapie
- Radiothérapie
- Thérapie biologique
- Thérapie ciblée
Chirurgie
La chirurgie d’excision de la tumeur est le principal traitement pour tous les stades du mélanome. Une large excision locale retire le mélanome et une partie du tissu normal environnant. La greffe de peau peut être utilisée pour recouvrir la plaie résultant de la chirurgie. Il est important de déterminer si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques; des techniques mentionnées précédemment, comme la cartographie des ganglions lymphatiques et la biopsie de ganglions sentinelles sont effectuées pour vérifier la présence de cancer dans les ganglions lymphatiques au cours d’une intervention chirurgicale.
Même si le clinicien retire tous les mélanomes qui peuvent être observés au moment de la chirurgie, certains patients peuvent recevoir une chimiothérapie après la chirurgie pour tuer toutes les cellules cancéreuses restantes. La chimiothérapie administrée après la chirurgie a pour nom « thérapie adjuvante » et diminue le risque de récurrence du cancer. Si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques, au poumon, au tract gastro-intestinal (GI), aux os ou au cerveau, une chirurgie peut être effectuée pour améliorer la qualité de vie du patient en contrôlant certains symptômes.
Chimiothérapie
La chimiothérapie est un traitement du cancer qui utilise des médicaments pour arrêter la croissance des cellules cancéreuses, soit en tuant ces cellules soit en les empêchant de se diviser. La chimiothérapie est administrée par voie orale ou par injection dans une veine ou un muscle. Les médicaments pénètrent dans le sang puis atteignent les cellules cancéreuses dans tout le corps (chimiothérapie systémique). Quand l’agent chimiothérapeutique est placé directement dans le fluide cérébrospinal, un organe, ou une cavité corporelle comme l’abdomen, les médicaments attaquent les cellules cancéreuses dans ces régions (chimiothérapie régionale).
Radiothérapie
La radiothérapie est un traitement du cancer qui utilise des rayons X à haute énergie ou d’autres types de rayonnement pour tuer les cellules cancéreuses ou les empêcher de croître. Il existe deux types de radiothérapie. La radiothérapie externe utilise un appareil extérieur au corps pour irradier le cancer. La radiothérapie interne utilise une substance radioactive scellée dans des aiguilles, des graines, des fils, ou des cathéters placés directement dans la zone cancéreuse ou tout près. La manière dont la radiothérapie est administrée dépend du type et du stade du cancer. C’est la radiothérapie externe qui est utilisée pour traiter le mélanome.
Immunothérapie
L’immunothérapie est un traitement qui fait appel au système immunitaire du patient pour combattre le cancer. Substances créées par l’organisme ou en laboratoire sont utilisées pour stimuler, orienter, ou restaurer les défenses naturelles de l’organisme contre le cancer. Ce type de traitement est aussi appelé biothérapie ou traitement biologique. Différents types de traitement biologique sont utilisés ou étudiés dans le traitement du mélanome.
- Interféron: L’interféron affecte la division des cellules cancéreuses et peut ralentir la croissance tumorale.
- Interleukine-2 (IL-2): L’IL-2 stimule la croissance et l’activité de nombreuses cellules immunitaires, notamment les lymphocytes (un type de globule blanc). Les lymphocytes peuvent attaquer et tuer les cellules cancéreuses.
- Facteur de nécrose tumorale (FNT): Le FNT est une protéine produite par les globules blancs en réponse à un antigène ou une infection. Le FNT est créé en laboratoire et utilisé comme traitement pour tuer les cellules cancéreuses. Il est à l’étude dans le traitement du mélanome.
- Ipilimumab: L’ipilimumab est un anticorps monoclonal qui stimule la réaction immunitaire de l’organisme aux cellules de mélanome. D’autres anticorps monoclonaux sont à l’étude dans le traitement du mélanome.
Thérapie ciblée
La thérapie ciblée est un type de traitement qui utilise des médicaments ou d’autres substances pour attaquer les cellules cancéreuses. Les thérapies ciblées causent généralement moins de dommages aux cellules normales que la chimiothérapie ou la radiothérapie. De nouvelles thérapies ciblées sont à l’étude dans le traitement du mélanome.
- Thérapie d’inhibiteur de la transduction du signal: Les inhibiteurs de transduction de signaux bloquent les signaux transmis d’une molécule à une autre à l’intérieur d’une cellule. Le blocage de ces signaux peut éliminer les cellules cancéreuses.
- Le vemurafenib, le dabrafenib et le trametinib sont des inhibiteurs de transduction de signaux utilisés pour traiter certains patients atteints de mélanomes avancés ou de tumeurs qui ne peuvent être enlevées par chirurgie. Le vemurafenib et le dabrafenib bloquent l’activité de protéines produites par des gènes mutants de BRAF. Le trametinib affecte la croissance et la survie des cellules cancéreuses.
- Virothérapie oncolytique: Un type de thérapie ciblée qui est à l’étude dans le traitement du mélanome. La virothérapie oncolytique se sert d’un virus qui infecte et brise les cellules cancéreuses, mais pas les cellules normales. La radiothérapie ou la chimiothérapie peuvent être administrées après la virothérapie oncolytique pour tuer plus de cellules cancéreuses.
- Thérapie par anticorps monoclonaux: Les anticorps monoclonaux sont créés en laboratoire à partir d’un seul type de cellules du système immunitaire. Ces anticorps peuvent identifier des substances présentes dans les cellules cancéreuses, ou des substances normales qui peuvent contribuer à la croissance des cellules cancéreuses. Les anticorps se fixent à ces substances et peuvent tuer les cellules cancéreuses, bloquer leur croissance, ou les empêcher de se propager. Les anticorps monoclonaux sont donnés par perfusion. Ils peuvent être utilisés seuls ou pour transporter des médicaments, des toxines, ou des substances radioactives directement aux cellules cancéreuses.
- Le lambrolizumab est un anticorps monoclonal utilisé pour traiter les patients dont la tumeur ne peut être enlevée par chirurgie ou s’est propagée à d’autres parties du corps.
- Le lambrolizumab est un anticorps monoclonal utilisé pour traiter les patients dont la tumeur ne peut être enlevée par chirurgie ou s’est propagée à d’autres parties du corps.
- Inhibiteurs de l’angiogenèse: Un type de thérapie ciblée qui est à l’étude dans le traitement du mélanome. Les inhibiteurs de l’angiogenèse bloquent la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins. Dans le traitement du cancer, ils peuvent être administrés pour prévenir la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins dont les tumeurs ont besoin pour se développer.
Options de traitement, par stade
Stade 0 (mélanome in situ)
Le traitement du stade 0 est habituellement une chirurgie pour enlever la zone de cellules anormales et une petite quantité de tissu normal qui l’entoure.
Mélanome de stade I
Le traitement du mélanome de stade I peut comprendre les éléments suivants:
- La chirurgie pour enlever la tumeur et une partie du tissu normal qui l’entoure. On pratique parfois aussi la cartographie des ganglions lymphatiques et le retrait de certains d’entre eux.
- Un essai clinique de nouvelles façons de trouver des cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques.
Mélanome de stade II
Le traitement du mélanome de stade II peut comprendre les éléments suivants:
- Chirurgie pour enlever la tumeur et une partie du tissu normal qui l’entoure. On pratique parfois la cartographie des ganglions lymphatiques et une biopsie du ganglion sentinelle pour vérifier la présence de cancer dans les ganglions lymphatiques au moment de la chirurgie pour enlever la tumeur. Si le cancer est présent dans le ganglion lymphatique sentinelle, on peut retirer plus de ganglions lymphatiques.
- Chirurgie suivie par un traitement biologique à l’interféron si il ya un risque élevé de récurrence du cancer.
- Un essai clinique de nouveaux types de traitement à utiliser après la chirurgie.
Mélanome de stade III qui peut être retiré par chirurgie
Le traitement du mélanome de stade III qui peut être enlevé par chirurgie peut comprendre ce qui suit:
- La chirurgie pour enlever la tumeur et une partie du tissu normal qui l’entoure. Une greffe de peau peut être pratiquée pour recouvrir la plaie causée par la chirurgie. On pratique parfois la cartographie des ganglions lymphatiques et une biopsie du ganglion sentinelle pour vérifier la présence de cancer dans les ganglions lymphatiques au moment de la chirurgie pour enlever la tumeur. Si le cancer est présent dans le ganglion lymphatique sentinelle, on peut retirer plus de ganglions lymphatiques.
- Chirurgie suivie par un traitement biologique avec l’interféron si il ya un risque élevé que le cancer va revenir.
- Un essai clinique de nouveaux types de traitements à utiliser après la chirurgie.
- Un essai clinique d’injections dans la tumeur, comme la virothérapie oncolytique.
Mélanome de stade III qui ne peut être retiré par chirurgie, mélanome de stade IV, et mélanome récurrent
Le traitement du mélanome de stade III qui ne peut être retiré par la chirurgie, du mélanome de stade IV, et du mélanome récurrent peut inclure les éléments suivants:
- Thérapie ciblée avec le vemurafenib ou le dabrafenib
- Traitement biologique avec l’interleukine-2 (IL-2), l’ipilimumab, ou le lambrolizumab
- Chimiothérapie
- Un traitement palliatif pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie. Cela peut inclure:
- Chirurgie pour enlever des ganglions lymphatiques ou des tumeurs dans les poumons, le tractus gastro-intestinal (GI), les os ou le cerveau
- Radiothérapie pour le cerveau, la moelle épinière, ou les os
Les traitements faisant l’objet d’essais cliniques pour le mélanome de stade III qui ne peut être retiré par la chirurgie, pour le mélanome de stade IV, et pour le mélanome récurrent sont les suivants:
- Agents thérapeutiques biologiques, seuls ou en combinaison
- Thérapies ciblées avec d’autres inhibiteurs de transduction du signal.
- Inhibiteurs de l’angiogenèse
- Thérapie ciblée pour le mélanome avec des mutations géniques
- Traitement par injections dans la tumeur, comme la virothérapie oncolytique
- Chirurgie pour enlever tous les cancers identifiés
- Chimiothérapie régionale (perfusion hypothermique d’un membre isolé). Certains patients peuvent également recevoir un traitement biologique avec facteur de nécrose tumorale
- Chimiothérapie systémique
Essais cliniques
Les essais cliniques font partie du processus de recherche sur le cancer. Ces essais oncologiques sont effectués pour déterminer si de nouveaux traitements contre le cancer sont sûrs et efficaces, ou meilleurs que le traitement standard. La participation à des essais cliniques est souvent offerte aux personnes souffrant d’un mélanome à risque élevé de stade II, III, ou IV. Les gens atteints de mélanomes persistants ou récurrents peuvent aussi se voir offrir de participer à des essais cliniques.
Les patients peuvent amorcer des essais cliniques avant, pendant, ou après le début de leur traitement oncologique. Certains essais cliniques ne comprennent que les patients qui n’ont pas encore reçu de traitement. D’autres essais mettent à l’épreuve des traitements pour des patients dont le cancer ne s’est pas amélioré. Enfin, certains essais testent de nouvelles façons d’arrêter les récurrences du cancer ou de réduire les effets secondaires du traitement oncologique.
[37] American Cancer Society. « How Is Melanoma Skin Cancer Staged? », American Cancer Socirty. 20 mars 2015. Consulté en ligne le 8 juin 2015.
[1] Cancer Research UK, « Melanoma Statistics and Outlook ». Cancer Research UK, 2015. Web. Consulté en ligne le 15 juin 2015.
[2] Ibid.
[3] Comité consultatif sur les statistiques du cancer de la Société canadienne du cancer. Statistiques canadiennes du cancer 2014. Rép. No 0835-2976. Site Web de la Société canadienne du cancer, mai 2014. Consulté en ligne le 15 juin 2015.
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Ibid.
[7] National Cancer Institute. « Melanoma Treatment ». National Cancer Institute, 2015. Consulté en ligne le 3 juillet 2015.
[1] Winslow, Terese. Stage 0 (Melanoma in Situ). Image numérique. Melanoma Treatment (PDQ®). National Cancer Institute, 2008. Consulté en ligne le 17 juin 2015.
[2] Winslow, Terese. Millimeters (mm). A sharp pencil point is about 1 mm, a new crayon point is about 2 mm, and a new pencil eraser is about 5 mm. Image numérique. Melanoma Treatment (PDQ®). National Cancer Institute, 2008. Consulté en ligne le 17 juin 2015.
[3] Winslow, Terese. Stage I. Image numérique. Melanoma Treatment (PDQ®). National Cancer Institute, 2008. Consulté en ligne le 17 juin 2015.
[4] Winslow, Terese. Stage II. Image numérique. Melanoma Treatment (PDQ®). National Cancer Institute, 2008. Consulté en ligne le 17 juin 2015.
[5] Winslow, Terese. Stage III. Image numérique. Melanoma Treatment (PDQ®). National Cancer Institute, 2008. Consulté en ligne le 17 juin 2015.
[6] Winslow, Terese. Stage IV. Image numérique. Melanoma Treatment (PDQ®). National Cancer Institute, 2008. Consulté en ligne le 17 juin 2015.[7] National Cancer Institute. Melanoma Treatment (PDQ®). National Cancer Institute, 15 mai 2015. Consulté en ligne le 17 juin 2015.