Réduisez le risque de mélanome
§ Portez de la crème solaire – Faites de son application une routine quotidienne. Le rayonnement UV peut endommager la peau, même en hiver et par temps nuageux. Utilisez une crème solaire à large spectre (qui protège contre les rayons UVA et UVB) et ayant un FPS d’au moins 30.
§ Portez des vêtements protecteurs – Protégez votre corps du soleil avec des vêtements, un chapeau et des verres fumés.
§ Évitez les heures d’ensoleillement maximum – Restez à l’ombre durant les heures du midi, quand le rayonnement solaire est le plus intense.
§ Ne recourez pas aux lits de bronzage – Il a été démontré que le bronzage intérieur augmentait le risque de mélanome jusqu’à 75%. Le mélanome est le plus fréquent des nouveaux cancers diagnostiqués chez les jeunes adultes (25-29 ans), et les scientifiques attribuent cette tendance à l’utilisation de lits de bronzage par les gens de ce groupe d’âge, en particulier les jeunes femmes.
§ Protégez les enfants – Il suffit d’un mauvais coup de soleil dans l’enfance ou l’adolescence pour doubler le risque de développer un mélanome plus tard.
[9] Source: Melanoma Research Alliance
Détection précoce et auto-examens de la peau
Avec l’émergence rapide du mélanome comme problème de santé publique, la détection précoce devient cruciale pour sa prévention, puisque les cancers cutanés identifiés et retirés tôt sont presque toujours guérissables. La Fondation des Cancers de la Peau recommande à tous de pratiquer chaque mois des auto-examens de la peau allant de la tête aux pieds afin de détecter toute lésion pouvant être précancéreuse ou cancéreuse [10].
Fondation des Cancers de la Peau – L’auto-examen, étape par étape [En anglais}
Fondation des Cancers de la Peau – Connaissez-vous bien les critères ABCDE? [En anglais}
Les examens de routine sont importants! Une étude menée en 2011 par S. A. Oliveria et al. a constaté que les survivants du mélanome qui effectuaient des auto-examens de la peau (AEP) périodiques et fréquents se sentaient plus en confiance de les pratiquer efficacement. Une survivante a dit: « Je me fais confiance pour l’identifier mieux que quiconque, parce que je suis attentive aux changements » [11].
Un AEP approfondi consiste à bien regarder toutes les parties de la peau, y compris le cuir chevelu, les doigts, les espaces entre les orteils, ainsi que le pourtour des régions génitale et anale [12]. Dans leur étude sur les AEP approfondis, Weinstock et al. ont constaté que, dans 30 à 43% des cas, les gens ne s’inspectaient rarement ou jamais l’arrière des cuisses, le haut du dos et les épaules, et le milieu ou le bas du dos [13].
En planifiant un examen de toute votre peau avec une dermatologue compétente, bien au fait des cancers de la peau, vous aurez l’assurance que toute tache, tache de rousseur ou grain de beauté actuel est normal; si non, le ou la dermatologue peut les traiter. Cela fournit aux patients un point de départ, à partir duquel continuer leur auto-surveillance et signaler tout changement à leur dermatologue.
Les critères ABCDE du mélanome
L’acronyme ABCD, créé en 1985 et étendu à ABCDE en 2004 [14], est un outil d’examen utilisé par les professionnels de la santé et le grand public pour évaluer d’éventuelles lésions mélanocytiques et détecter plus rapidement tout mélanome. Le mélanome présente souvent certains ou l’ensemble des six critères désignés par les initiales ABCDE:
Asymétrie — Un grain de beauté bénin n’est pas asymétrique. Si vous dessinez une ligne en travers d’un grain bénin, les deux moitiés seront symétriques, c’est-à-dire identiques. Mais si vous constatez que les deux moitiés ne sont pas identiques, cette asymétrie peut vous prévenir d’un mélanome.
Bords irréguliers — Un grain de beauté bénin présente des bords unis, réguliers, contrairement aux lésions de mélanome. Les bords d’un mélanome qui débute ont tendance à être inégaux; ils peuvent être dentelés ou échancrés.
Couleur variable — La plupart des grains de beauté sont d’une seule couleur, et souvent d’une teinte uniforme. La présence d’une variété de couleurs est un autre signal d’avertissement. On peut constater plusieurs nuances de brun, de beige ou de noir. Un mélanome peut aussi devenir rouge, blanc ou bleu.
Diamètre supérieur à 6 mm — Les grains de beauté bénins ont habituellement un diamètre plus petit que les lésions malignes.
Les mélanomes ont habituellement un diamètre plus grand que celui d’une efface de crayon (¼ pouce ou 6mm), mais ils sont parfois plus petits la première fois qu’on les détecte.
Évolution ou changement — Les grains de beauté ordinaires, bénins gardent la même apparence avec le temps. Soyez en alerte quand un grain de beauté se met à évoluer ou à changer d’une façon ou d’une autre. Lorsqu’un grain de beauté évolue, voyez un médecin. Tout changement – de grosseur, de forme, de couleur, d’élévation ou autre, ou tout nouveau symptôme comme un saignement, une démangeaison ou la formation d’une croûte – est un signe de danger.
[15] Source: Fondation des Cancers de la Peau
Le critère du Vilain petit canard
Comme la recherche montre que 53% des mélanomes sont découverts par les patients et un autre 17% par les membres de leur famille [16], le critère du « vilain petit canard » est un outil de détection plus récent et utile, tant pour le grand public que pour les cliniciens, vu certaines limites des critères ABCDE. Par exemple, les dermatologues appelés à diagnostiquer d’éventuels cancers de la peau doivent distinguer les mélanomes d’autres naevus atypiques, qui peuvent présenter une partie ou l’ensemble des critères ABCDE. En outre, une attention exclusive à l’approche ABCDE peut négliger d’identifier des mélanomes de moins de 6 mm de diamètre ou qui ne présentent pas les critères ABCDE.
En 1998, Grob et al. ont introduit le concept du « vilain petit canard », soit l’observation que les naevus d’un individu ont tendance à se ressembler, et que le mélanome s’écarte souvent de ce motif de naevus. Ce constat clinique a souligné l’importance de ne pas évaluer la seule morphologie du naevus examiné, mais aussi de la comparer à celle de naevus environnants, en cherchant des anomalies en regard de grains de beauté similaires [17].
On présente ici trois scénarios cliniques où des lésions aberrantes (les « vilains petits canards ») devraient soulever des soupçons. Les carrés A, B et C représentent chacune une zone du corps, le dos par exemple. En A, le patient présente un motif dominant de grains de beauté, avec une légère variation de taille. La lésion aberrante est clairement plus sombre et plus grande que tous les autres grains de beauté. En B, le patient présente deux modes prédominants de naevus, un avec de plus grands naevus et l’autre avec de petits naevus plus sombres. La lésion aberrante est petite mais dépourvue de pigmentation. En C, le patient présente une seule lésion au dos. Si cette lésion est en train de changer, symptomatique, ou jugée atypique, elle devrait être retirée.
[18] Source: Fondation des Cancers de la Peau
Ce qu’il faut attendre de votre dermatologue
Dans la même étude menée en 2011 par S.A. Oliveria et al., des survivants du mélanome ont exprimé la nécessité impérieuse de trouver une dermatologue « très compétente » avec qui se sentir à l’aise, puisque plusieurs survivants avaient contacté plusieurs dermatologues avant de se voir diagnostiquer leur mélanome [19].
Une dermatologue ne doit pas rejeter d’emblée les préoccupations d’une patient, en particulier si celui-ci ou celle-ci a remarqué des changements significatifs sur sa peau. En outre, l’anxiété associée chez les patients au fait de se dénuder ou d’obtenir un diagnostic inquiétant souligne la nécessité d’une bonne relation avec son ou sa dermatologue [20].
Mayo Clinic — Se préparer à son rendez-vous [En anglais]
Fondation des Cancers de la Peau — Tirer le meilleur parti de sa visite chez le ou la dermatologue [En anglais]
[8] Giacomantonio, C.; Morris, S.; Langley, R.; Cwajna, S.; Davis, M.; Petrella, J. et les membres de la Melanoma Cancer Site Team, « Guidelines for the Management of Malignant Melanoma ». Melanoma Cancer Site Team, Cancer Care Nova Scotia, 2013.
[9] Melanoma Research Alliance. « Prevention: How to Reduce Your Risk of Melanoma. » Site Web de la Melanoma Research Alliance, 2015. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[10] Fondation des cancers de la peau. « Early Detection and Self-Exams ». Site Web de la Fondation des cancers de la peau, 2015. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[11] Oliveria, Susan A., Elyse Shuk, Jennifer L. Hay, Maureen Heneghan, Jacqueline M. Goulart, Katherine Panageas, Alan C. Geller et Allan C. Halpern. « Melanoma Survivors: Health Behaviors, Surveillance, Psychosocial Factors, and Family Concerns ». Psycho-Oncology 22 (2013): 106-16. Wiley Online Library. University of Victoria, 6 oct. 2011. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[12] Hamidi, Reyhaneh, BA, David Peng, MD, MPH, et Myles Cockburn, PhD. « Efficacy of Skin Self-examination for the Early Detection of Melanoma ». International Journal of Dermatology 49 (2010): 126-34. Wiley Online Library. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[13] Ibid.
[14] Scope, Alon, MD, et Ashfaq A. Marghoob, MD. « The Ugly Duckling Sign ». Site Web de la Fondation des cancers de la peau, 2015. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[15] Skin Cancer Foundation. « Do You Know Your ABCDEs? ». Site Web de la Fondation des cancers de la peau, 2015. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[16] Association canadienne de dermatologie. « Malignant Melanoma Site Web de l’Association canadienne de dermatologie, 2015. Consulté en ligne le 25 mai 2015.
[17] Scope, Alon, MD, et Ashfaq A. Marghoob, MD. « The Ugly Duckling Sign ». Site Web de la Fondation des cancers de la peau, 2015. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[18] Scope, Alon, MD, and Ashfaq A. Marghoob, MD. « Three Examples of an Ugly Duckling ». Image numérique, dans « The Ugly Duckling Sign ». Site Web de la Fondation des cancers de la peau, 2015. Consulté en ligne le 25 mai 2015.
[19] Oliveria, Susan A., Elyse Shuk, Jennifer L. Hay, Maureen Heneghan, Jacqueline M. Goulart, Katherine Panageas, Alan C. Geller et Allan C. Halpern. « Melanoma Survivors: Health Behaviors, Surveillance, Psychosocial Factors, and Family Concerns ». Psycho-Oncology 22 (2013): 106-16. Wiley Online Library. University of Victoria, 6 oct. 2011. Consulté en ligne le 14 mai 2015.
[20] Ibid.