Bien vivre avec le mélanome

Un diagnostic de cancer peut s’avérer un point tournant pour de nombreuses personnes, dont beaucoup décident d’adopter des changements de style de vie qui peuvent les aider à composer avec les séquelles physiques et émotionnelles du cancer aux plans physique, mental et spirituel. Un diagnostic les aide à mettre l’accent sur leur santé d’une façon qu’elles n’ont peut-être pas beaucoup envisagée auparavant. à laquelles elles qu’ils ne peuvent pas avoir beaucoup donné que dans le passé. Bien vivre englobe des transformations du style de vie qui améliorent la santé du corps et de l’esprit.

Cette section portera sur des thèmes pertinents aux personnes diagnostiquées avec un mélanome, tels la nutrition, l’activité physique et la santé mentale. Dans la section intitulée Survie, on abordera les pratiques sécuritaires de vie au soleil pour prévenir la réapparition du mélanome, ainsi que la gestion de la peur d’une récurrence.

Nutrition

Bien manger peut toujours s’avérer difficile, mais ce peut l’être encore plus pendant et après un traitement oncologique, en particulier, la chimiothérapie. Le traitement peut changer votre sens du goût. Les nausées peuvent constituer un problème. Il se peut que vous n’ayez pas envie de manger et que vous perdiez du poids contre votre gré. Ou vous pouv avoir pris du poids que vous ne semblez pas arriver à perdre. Chacun de ces problèmes peut être très frustrant.

Si votre traitement entraîne des changements de poids ou des problèmes d’alimentation ou de goût, faites du mieux que vous pouvez et gardez à l’esprit que ces problèmes s’atténuent habituellement au fil du temps. Vous trouverez peut-être utile de vous contenter de petits repas toutes les 2 à 3 heures jusqu’à ce que vous vous sentiez mieux. Vous pouvez aussi chercher un.e diététiste ou un.e nutritionniste, qui pourra vous suggérer des façons de composer avec les effets secondaires de ces traitements [1].

De petits changements apportés à vos habitudes alimentaires peuvent être très efficaces: par exemple, choisir comme collation une petite assiette de légumes ou prendre un verre de moins ce soir. Autre idée: réduire le temps de préparation des aliments; simplifier vos repas, ou acheter des entrées et ensembles de salades préparées d’avance, vous aidera à gagner du temps et éviter des efforts quand vos niveaux d’énergie sont faibles.

Une étude réalisée par Tong et al. a constaté des preuves convaincantes qu’un régime méditerranéen, les acides gras polyinsaturés et le lycopène contribuent à réduire le risque de mélanome [2]:

  • Le lycopène est un carotène habituellement trouvé dans les fruits et légumes rouges, dont le plus connu de la tomate, mais qui se trouve aussi dans la carotte rouge, la papaye et la pastèque [3]. Le lycopène est reconnu pour ses propriétés de photoprotection; pris en supplément oral, il peut augmenter la défense cutanée basale contre les dommages des UV, lutter contre le photovieillissement, et il est considéré comme le plus efficace des carotènes pour réduire le stress oxydatif.
  • Le régime méditerranéen, avec ses fortes concentrations de poisson et de légumes, a démontré ses effets de chimio-prévention contre le mélanome [4].
  • D’autres études favorables au régime méditerranéen ont montré un pourcentage plus élevé d’acides gras polyinsaturés dans les tissus sous-cutanés et d’acide linoléique chez les patients atteints de mélanome par rapport à des sujets témoins. Elles ont donné lieu à la recommandation de régimes favorisant l’utilisation d’huile végétale et la consommation de poisson [5]

Malgré l’abondance de preuves concluantes en expérimentation sur des animaux, il demeure nécessaire de mener plus d’essais contrôlés randomisés (ECR) sur des êtres humains pour mieux connaître les liens entre la nutrition et la prévention et le traitement du mélanome. Et bien que l’objectif principal de l’étude de Tong et al. était d’examiner la relation entre l’alimentation et la prévention du mélanome, elle ne débouche pas encore sur des recommandations. Les chercheurs reconnaissent toutefois comme probable « que le régime alimentaire peut aussi servir comme traitement adjuvant efficace (réduisant les risques de récidive) pour le traitement du mélanome et du cancer non mélanique de la peau » [6].

Consultez à ce sujet votre diététiste ou nutritionniste, qui en tant que membre de votre équipe de base, peut vous recommander des façons d’optimiser votre digestion et votre alimentation et faciliter la gestion des effets secondaires. Par exemple, l’ingestion de produits de gingembre et d’aliments fades peut contribuer à gérer la nausée. Ces spécialistes peuvent recommander un stimulant de l’appétit, des boissons nutritionnelles à haute tenur en protéines, ou des aliments riches en protéines spécifiques pour vous aider à combler vos besoins. Si votre numération sanguine est faible, vous aurez besoin de prendre des précautions pour réduire votre exposition bactérienne alimentaire. Votre diététiste vous aidera à choisir les aliments à éviter et à identifier des substituts [7].

Webinaire sur l’alimentation et le mélanome – Melanoma Research Foundation [En anglais]
Foire aux questions sur l’alimentation et l’activité physique durant et après un traitement oncologique – American Cancer Society [En anglais]

[8] Source: Société canadienne du cancer

Activité physique

Même si cela peut constituer un défi, le fait d’être aussi actif que possible pendant le traitement du cancer et le rétablissement peut réduire le stress ou l’anxiété, améliorer votre humeur et votre estime de soi, augmenter votre énergie, stimuler votre appétit, vous aider à dormir et vous aider à retrouver vos forces durant votre récupération. L’exercice peut aussi vous aider à réduire des effets secondaires comme la nausée, la fatigue et la constipation [9].

Une analyse des résultats de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) suggère que « la moitié des Canadiens ne participent pas à la quantité recommandée d’activité physique, se privant de divers bienfaits pour la santé tels qu’une diminution du risque de contracter certains cancers, les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, l’ostéoporose, l’obésité, et une amélioration de leur santé osseuse et mentale »[…] [10].

«[…} Bien que les individus atteints de cancer étaient moins susceptibles d’être actifs que ceux qui ont jamais eu le cancer, les survivants présentaient des niveaux d’activité physique similaires à ceux du reste de la population. Les niveaux d’activité dans les trois groupes sont beaucoup plus bas que les taux recommandés [11]. »

La quantité d’activité physique à laquelle vous pouvez vous livrer durant le traitement d’un cancer dépend souvent devotre état de santé général et de votre condition physique, de votre réaction au traitement et des effets secondaires que vous vivez peut-être. Par exemple, quelqu’un qui a subi une chirurgie mammaire peut se voir offrir des exercices particuliers à suivre dans le cadre de son rétablissement [12].

Directives générales sur les exercices physiques en cours de traitement

Le programme d’exercices de chaque personne est particulier et doit être basée sur ce qui est sécuritaire et efficace dans son cas. Votre objectif doit être le maintien de l’endurance, de la force et de la souplesse, en vous gardant en mesure de faire les choses que vous voulez faire. Il y aura peut-être des moments où vous ne vous sentirez pas en mesure de vous exercer. Cependant, l’objectif est d’être aussi actif que vous pouvez l’être dans votre zone de confort. Les conseils suivants peuvent vous aider:

  • Commencez lentement: essayez de marcher et d’augmenter progressivement combien de fois et combien de temps vous marchez.
  • Exercez-vous quand vous avez le plus d’énergie et que vous vous sentez le mieux.
  • L’exercice léger est mieux que rien; il suffit parfois de quelques minutes de légers étirements pour vous sentir mieux.
  • Si vous n’avez pas suffisamment d’énergie pour vous exercer longtemps, divisez votre session en périodes plus courtes au cours de la journée.
  • Incluez une activité physique qui fait travailler de grands groupes musculaires comme les cuisses, l’abdomen, la poitrine et le dos.
  • Variez vos activités pour y inclure des exercices de force, de flexibilité et des mouvements aérobiques.
  • Essayez quelque chose de nouveau comme le yoga, le tai-chi ou la danse.
  • Rendez l’exercice agréable en le pratiquant avec un.e ami.e ou au son d’une musique.
  • Essayez d’intégrer des activités à votre routine quotidienne:
    • Si vous le pouvez, faites des tâches ménagères comme passer l’aspirateur, laver les planchers et épousseter. C’ets aussi de l’exercice! Essayez d’en faire un peu chaque jour au lieu de tout à la fois.
    • Tondez le gazon, lavez la voiture ou désherbez le jardin.
    • Marchez au lieu de conduire ou garez votre voiture dans un espace de stationnement éloigné de votre destination et continuez à pied.
    • Utilisez les escaliers plutôt que l’ascenseur.
  • Prenez l’air ou essayez des exercices de méditation pour aider à réduire votre fatigue.
  •  Buvez beaucoup de liquides avant, pendant et après l’exercice. Arrêtez et reposez-vous quand vous êtes fatigué.

Précautions de sécurité

  • Avant de commencer toute routine d’exercices, consultez votre médecin ou votre oncologue.
  • Ne faites pas d’exercice si vous souffrez d’anémie ou en cas d’anormalité des niveaux de minéraux dans votre sang, tels que le sodium ou le potassium.
  • Évitez les endroits publics, comme les gymnases, si votre compte de globules blancs est faible ou si votre système immunitaire est affaibli.
  • Évitez les surfaces inégales ou tout exercice de port de poids qui pourraient causer des chutes ou des blessures.
  • Si vous souffrez d’ostéoporose, d’arthrite, de lésions nerveuses ou d’un cancer qui s’est propagé aux os, ne maniez pas de poids lourds et ne faites pas d’exercices qui cause trop de stress aux os.
  • Évitez les piscines si vous recevez de la radiothérapie car le chlore peut irriter la peau dans la zone traitée.

[13] Source: Société canadienne du cancer 
[1] Société canadienne du cancer. « Si vous êtes un aidant », Site Web de la Société canadienne du cancer, 23 mars 2012. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[2] Kasparian NA, McLoone JK, Butow PN. « Psychological responses and coping strategies among patients with malignant melanoma: a systematic review of the literature. » Arch Dermatol 2009; 145:1415-1427. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[3] Tan, Jason D., Phyllis N. Butow, Frances M. Boyle, Robyn P.M. Saw et Amanda J. O’Reilly. « A Qualitative Assessment of Psychosocial Impact… » Melanoma Research 24.3 (2014): 252-60. Wiley Online. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Ibid.
[7] National Cancer Institute. « Caring for the Caregiver. » Journal of Pain and Palliative Care Pharmacotherapy 22.2 (2008): 159-64. Site Web du National Cancer Institute. US Department of Health and Human Services, septembre 2014. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[8] Ibid.
[9] Tan, Jason D., Phyllis N. Butow, Frances M. Boyle, Robyn P.M. Saw et Amanda J. O’Reilly. « A Qualitative Assessment of Psychosocial Impact… » Melanoma Research 24.3 (2014): 252-60. Wiley Library Online. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[10] Smith, Melinda, et Gina Kemp. « Common Signs and Symptoms of Caregiver Burnout. » Caregiver Stress & Burnout. HelpGuide.Org, août 2015. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[11] Ibid.
[12] Association canadienne de soins palliatifs. « Palliative Care FAQs. » Long Term Care | Hospice and Palliative Care | Palliative Care FAQs. Site Web de l’Association canadienne de soins palliatifs, 2015. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[12] Tan, Jason D., Phyllis N. Butow, Frances M. Boyle, Robyn P.M. Saw et Amanda J. O’Reilly. « A Qualitative Assessment of Psychosocial Impact… » Melanoma Research 24.3 (2014): 252-60. Wiley Library Online. Consulté en ligne le 6 octobre 2015.
[13] Ibid.