Toutes les femmes souhaitent savoir comment éliminer les risques d’avoir le cancer du sein, mais mêmes les hommes et femmes les plus en santé peuvent être touchés par la maladie. Le sexe, la génétique et l’âge sont des facteurs immuables associés à ce cancer. Le fait d’avoir un équilibre de vie sain, c’est-à-dire, maintenir un poids santé, consommer des aliments nutritifs et garder un mode de vie actif, tout en évitant de faire des mauvais choix de style de vie tel que fumer la cigarette et boire de l’alcool, peut réduire vos chances de développer le cancer du sein (via Société canadienne du cancer).
Qui est considéré à haut risque (via Willow, Soutien pour le cancer du sein ou héréditaire)
Les femmes à « Haut risque » présentent un ou plusieurs des critères suivants : elles ont
- subi un test génétique confirmant la présence d’une mutation qui augmente le risque du cancer du sein;
- un parent, un frère ou une sœur, ou encore un enfant ayant subi les tests génétiques confirmant la présence d’une mutation qui augmente les risques du cancer du sein;
- un historique familial de syndrome du cancer du sein héréditaire et 25 pour cent et plus de risques de développer le cancer au courant de la vie confirmé par une évaluation génétique;
- un risque sur 5 ans de 1.7 pour cent ou plus à partir de l’âge de 35 ans;
- un historique de traitements par radiations aux seins;
- déjà eu le cancer du sein;
- des antécédents de carcinome lobulaire in situ;
- les seins denses, identifiés par la mammographie.
Quelle est la différence entre le risque relatif et le risque absolu?
On entend souvent parler aux nouvelles de découvertes qui mèneraient à la réduction des facteurs de risque de développer le cancer du sein ou d’en mourir. Ces résultats peuvent cependant être trompeurs car ils utilisent les chiffres qui représentent des réductions des risques relatifs. Cependant, la réduction des risques absolus, habituellement plus faible, est ce qui importe réellement, mais souvent, on n’en parle même pas. Quelle est la différence?
Le risque relatif : représente le chiffre qui indique l’impact des actions positives et saines susceptibles d’influencer le risque à la baisse. On parle, par exemple, des risques amoindris par le maintien d’un poids santé versus ceux encourus suite à un excès de poids. L’augmentation en pourcentage exprime les risques relatifs; si vos actions n’influencent pas les risques, la réduction du risque relatif est de 0 pour cent; il n’y a aucune différence. Autrement dit, si vos actions font diminuer le risque du cancer de 30 pour cent, comparativement à une personne qui ne prend pas les mêmes mesures qui vous, le risque relatif est réduit de 30 pour cent; par contre, si vos actions font tripler votre risque, le risque relatif augmente conséquemment de 300 pour cent.
Le risque absolu : représente le risque personnel. La réduction du risque absolu est en corrélation directe avec vos actions positives, tel que d’arrêter de consommer de l’alcool. L’ampleur de la réduction du risque absolu dépend de la nature du risque, qui peut aussi largement dépendre de votre âge.
Tour d’horizon des différents facteurs de risques du cancer du sein.
- Le fait d’être une femme augmente le risque de développer le cancer du sein. Environ 25,000 canadiennes ont reçu un premier diagnostic du cancer du sein, en 2015 (Statistiques de cancer Canada 2015). Les femmes sont plus susceptibles de développer le cancer du sein puisque leurs cellules mammaires sont assujetties à l’estrogène et aux progestérones, qui sont liés au cancer du sein et qui favorisent le développement des cancers du sein, en particulier l’estrogène.
- L’âge. le risque de développer le cancer du sein augmente avec l’âge. La plupart des cancers du sein sont détectés chez les femmes de plus de 50 ans. Le risque de développer ce cancer va comme suit :
Avant 25 ans – moins de 1 sur 1 000
Avant 50 ans – 1 sur 63
Avant 75 ans – 1 sur 15
Avant 90 and – 1 sur 9 - Un historique familial du cancer du sein dans les trois dernières générations augmente votre risque. Avoir un parent immédiat qui a le cancer du sein double approximativement le risque. Plus le nombre de parents immédiats avec le cancer du sein augmente, plus le risque augmente; cependant, la plupart des gens diagnostiqués n’ont pas d’antécédents familiaux (via la Société canadienne du cancer).
- La génétique. on croit qu’environ cinq pour cent des cancers du sein ont un lien avec la génétique familiale et les mutations BRCA 1 et 2. BRCA 1 et 2 sont des gènes de suppresseurs de tumeurs, qui empêchent le cancer de se développer. Les chercheurs ont découvert des centaines de mutations du gène de BRCA; plusieurs de ces gènes sont liés aux probabilités d’augmentation du risque de développer le cancer du sein. Le Dr. Akbari, professeur assistant à l’École de santé publique Dalla Lana, a récemment mené une étude à l’Hôpital collégial pour femmes où ils ont découvert de nouvelles mutations de gènes qui peuvent être associées au cancer du sein. Pour une première fois, l’étude a réussi à identifier la présence d’un lien fort entre la mutation du gène RECQL et la manifestation précoce du cancer du sein chez les populations polonaises et franco-canadiennes.
- Les antécédents personnels du cancer du sein. Le fait d’avoir été atteint d’un cancer pendant l’enfance ou à l’âge adulte peut mener à une augmentation, modérée à élevée, du risques d’avoir le cancer du sein. Si vous avez des antécédents personnels de cancer du sein vous courez le risque de développer un nouveau cancer dans le même sein ou dans l’autre. Le risque de reprise du cancer dépend de plusieurs facteurs : la taille, le type et le grade du premier cancer; le statut de son récepteur; si les ganglions lymphatiques ont étés affectés et combien; comment le cancer a répondu au traitement; et le temps écoulé depuis le diagnostic. Les études semblent démontrer que, parmi les femmes qui ont subi la chimiothérapie ou l’hormonothérapie en plus d’avoir subi une chirurgie du cancer du sein, 11 pour cent verront leur cancer revenir dans un délai de cinq ans et 20 pour cent vivront une résurgence dans les 10 ans suivant la fin des traitements du cancer initial (via la Fondation canadienne du cancer du sein).
- Exposition à des radiations. Si on vous a administré des traitements de radiothérapie à la poitrine ou au visage, avant l’âge de 30 ans, pour traiter : d’autres types de cancer, un lymphome Hodgkinien ou l’acné à l’adolescence, vous courez le risque d’augmenter la menace que représente le cancer du sein (via la Société canadienne du cancer).
- Certains changements mammaires. La plupart des conditions mammaires bénignes ou non cancéreuses ne font pas augmenter le risque de développer le cancer du sein. Cependant, il peut y avoir un lien entre les conditions mammaires non cancéreuses et la présence d’un historique familial du cancer du sein. Si vous recevez un diagnostic de tumeur bénigne, le cancer du sein peut représenter une menace. Les conditions mammaires non cancéreuses qui peuvent représenter un risque sont (via la Société canadienne du cancer) :
- Changements fibrokystiques du sein
- Hyperplasie
- Fibroadénome complexe
- Adénose sclérosante
- Papillomatose
- Cicatrice radiaire
- Ethnicité. Certaines ethnicités sont légèrement plus à risque de développer le cancer du sein, à cause de la génétique familiale. Le taux de femmes qui décèdent du cancer varie selon les groupes ethniques à cause des gènes héréditaires.
Le manque d’exercice physique et l’embonpoint. Particulièrement après la ménopause, les femmes qui souffrent d’obésité ou qui ont de l’excès de poids ont plus de risque d’avoir un cancer du sein comparativement aux femmes qui ont un poids santé. - Historique de grossesse. Les femmes qui n’ont pas amené de grossesse à terme ou les femmes qui tombent enceinte après 30 ans sont plus à risque d’avoir le cancer du sein, comparativement aux femmes qui ont donné naissance avant l’âge de 30 ans. Allaiter peut aussi diminuer le risque d’avoir le cancer du sein, particulièrement pour les femmes qui allaitent pendant plus d’un an (via la Société canadienne du cancer).
- Historique menstruel. Les femmes qui ont eu leurs premières menstruations avant 12 ans ou dont la ménopause débute après 55 ans ont un plus grand risque d’avoir le cancer du sein.
- Hormonothérapie substitutive (HTS). L’usage, présent, récent ou passé, de l’HTS augmente le risque de développer le cancer du sein. Depuis l’étude concernant les risques du cancer du sein reliés à l’HTS, en 2002, l’utilisation de HTS a diminué considérablement.
- La consommation d’alcool. La recherche démontre constamment que la consommation d’alcool augmente le risque du cancer du sein. « Même le fait de boire un seul verre d’alcool par jour peut causer une augmentation de 1,5 du risque. Ce risque peut augmenter avec chaque verre additionnel qu’une femme consomme chaque jour, » déclare la Société canadienne du cancer.
- Fumer. Parmi les douzaines de risques pour la santé causés par la cigarette et l’inhalation de grandes quantités de fumée secondaire, il faut ajouter l’augmentation du risque du cancer du sein chez les femmes pré ménopausées.
- La densité des seins. La recherche a démontré que les femmes ayant des seins denses peuvent être jusqu’à six fois plus à risque d’avoir le cancer du sein. La densité des seins affecte aussi la clarté des clichés mammographiques.
Le cancer du sein chez les jeunes femmes
Faits et statistiques (via la Société canadienne du cancer, Statistiques canadiennes du cancer 2016)
Au Canada…
Moins d’un pour cent des nouveaux cas de cancer du sein seront diagnostiqués chez des jeunes entre 0 et 19 ans.
Principalement à cause des cancers du sein et de la thyroïde, entre 20 et 59 ans, les femmes ont un plus haut risque d’avoir le cancer que les hommes.
En 2015, on estime que 4 475 nouveaux cas de cancer du sein seront dépistés chez les femmes de moins de 50 ans (ce qui représente 32 pour cent de tous les cancers chez les femmes appartenant à ce groupe d’âge).
Le cancer du sein est la première cause de décès chez les femmes de moins de 40 ans.
18 pour cent des cancers du sein surviennent chez les femmes de moins de 50 ans.
Un autre défi
Bien que le risque que les adolescentes et les jeunes femmes aient le cancer du sein soit considérablement plus bas que chez les femmes de plus de 50 ans, leur tissu mammaire est généralement plus dense, ce qui rend les détections du cancer plus difficiles avec le dépistage traditionnel. Il n’existe pas encore d’outil de dépistage spécialisé pour les femmes de moins de 40 ans.
Le cancer du sein chez les adolescentes et chez les jeunes femmes est biologiquement différent de celui présent chez les femmes de plus de 40 ans. Puisque la détection est généralement plus tardive chez les jeunes femmes, le cancer est considérablement plus avancé et, par le fait même, moins susceptible de répondre positivement aux traitements (via la Fondation canadienne du cancer du sein). Puisque le cancer du sein est beaucoup moins fréquent chez les jeunes femmes que chez les femmes plus âgées, elles ne sont pas incluses dans plusieurs études.
Les femmes qui combattent le cancer du sein avant l’âge de 40 ans, doivent affronter des défis que les femmes d’âge plus mûr ne connaissent pas ou presque pas. Il s’agit notamment de (via la Fondation canadienne du cancer du sein) :
- La possibilité d’une ménopause précoce. L’ovariestectomie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie peuvent causer l’arrêt des menstruations de façon permanente ou non (pour plus d’information sur la ménopause causée par les traitements cliquez ici).
- Les conséquences sur la fertilité. Puisque certains traitements peuvent entraîner une ménopause précoce chez certaines femmes, cela peut mener à l’infertilité. Les menstruations peuvent recommencer à un certain moment après la chimiothérapie ou l’hormonothérapie. La recherche n’a pas encore réussi à prédire si les menstruations reprendront ou non; cependant, l’âge est un facteur.
- Questions concernant la grossesse après le diagnostic. Avant de subir les traitements du cancer, il est important d’avoir une discussion avec votre médecin à propos des options qui s’offrent à vous si vous souhaitez tomber enceinte plus tard et s’il est prudent de tomber enceinte suite à votre diagnostic et vos traitements (cliquez ici pour en apprendre plus).
- Les défis de la stabilité financière. Les femmes de moins de 40 ans ont souvent moins de stabilité financière que les femmes de plus de 40 ans. Le cancer est dispendieux et il est parfois difficile de payer à la fois les dépenses courantes et les traitements et ce, sans salaire pendant les traitements du cancer.
Le dépistage pour les femmes de moins de 50 ans
La Colombie-Britannique, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse sont les seules provinces qui font le dépistage automatique pour les femmes dans la quarantaine qui n’ont pas été déclarées à risque élevé. Décourager le dépistage, en se basant sur le fait que plusieurs essais sont nécessaires pour dépister un cancer, ne rend pas service aux femmes, pour qui le cancer est de loin la plus grande cause de décès, sans compter que les cancers qui s’attaquent aux jeunes femmes sont aussi plus agressifs que ceux qui touchent les femmes plus âgées. Il est important de prendre en compte l’historique familial et de consulter votre médecin afin d’évaluer vos risques et de discuter de la gestion de risque.
Ressources sur le cancer du sein pour les jeunes femmes
Action cancer du sein Québec – Fait la promotion de la santé et de la prévention du cancer du sein par l’entremise de la promotion d’un environnement sain. On y offre plusieurs programmes qui visent les jeunes femmes atteintes de cancer du sein.
Club Défi Cancer – Vise à aider les jeunes dans leur combat contre le cancer ; c’est une communauté de jeunes qui se soutiennent avec l’aide de professionnels qui les guident dans leur cheminement.
Le programme d’oncologie pour adolescents et jeunes adultes – Rattaché au département d’oncologie de l’Université McGill, il s’assure que les patients de 18 à 39 ans souffrant d’une tumeur maligne ont accès aux services dont ils ont besoin. C’est le premier programme canadien qui vise spécifiquement ce groupe d’âge. Il est offert dans deux cliniques de Montréal.