Mammographie
La mammographie est l’un des moyens les plus importants dans la détection des cancers du sein et des lésions pré malignes précédemment non détectées. La majorité des femmes qui reçoivent leur diagnostic exclusivement par l’entremise de la mammographie sont asymptomatiques, ce qui signifie que la patiente n’avait aucun signe ou symptôme pouvant indiquer la présence du cancer du sein qui, autrement, n’aurait pas été détecté.
Mammographie digitale
La mammographie digitale a été conçue dans le but d’améliorer l’exactitude du dépistage pour les femmes ayant un tissu mammaire plus dense, ce qui peut obstruer la qualité de l’image d’une mammographie traditionnelle. Elle est souvent réalisée au moyen d’un diagnostic assisté par ordinateur, nommé deuxième lecture. La mammographie digitale a aussi réussi à identifier la moitié des cancers non détectés par la mammographie par imagerie chez les femmes qui sont dans la quarantaine. Cette méthode est également plus sécuritaire que la méthode traditionnelle parce qu’elle utilise seulement les trois quarts des radiations requises par l’imagerie. Dans certains essais cliniques, la mammographie digitale a réduit le taux de mortalité de 4.4 pour cent, cependant, ceci est aussi accompagné par une augmentation de 21 pour cent. des cas de diagnostics aggravés. Ces risques et avantages doivent être étudiés à long terme.
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Avantages et Risques
Les avantages du dépistage incluent un meilleur pronostic ainsi qu’un traitement moins intensif lorsque les cancers sont diagnostiqués à des stades plus précoces. La recherche suggère que la mammographie peut réduire le taux de mortalité du cancer du sein de 20 à 35 pour cent chez les femmes de plus de 50 ans. Lorsque le cancer est traité à un stade plus précoce, on enlève moins de ganglions lymphatiques, qui constituent une partie importante du système immunitaire et un indicateur du stade du cancer. Les traitements précoces sont aussi utiles pour réduire les coûts reliés au système de santé.
Cependant, aucune méthode de dépistage n’est parfaite. Le processus du dépistage peut causer de l’anxiété et du stress émotionnel chez les patients qui le subissent et ce, parce que les tests peuvent mener à des faux positifs et à des biopsies inutiles. Il peut aussi y avoir des malaises physiques associés à la force de compression provenant de la machine de la mammographie. Cependant, le stress et l’inconfort provenant de la mammographie ne sont pas comparables au stress émotionnel et à la douleur physique que l’on doit endurer lorsque l’on reçoit un diagnostic du cancer.
Le Groupe d’Étude canadien sur les Soins de Santé préventifs (GECSSP) a déclaré que les femmes de moins de 50 ans, qui sont à « moyen risque » de développer le cancer du sein ne devraient pas subir ce test, justement pour ces raisons. Ils ont aussi rallongé la période de temps entre les mammographies, de deux à trois ans, chez les femmes entre 50 et 69 ans; cependant, aucune étude randomisée n’a été effectuée pour appuyer ces décisions. Cette réduction est plus grande que celle de leurs homologues américains. De plus, le GECSSP a proposé l’arrêt complet de l’enseignement de l’auto-examen des seins (AES). Ces recommandations ne s’appliquent cependant pas à toute personne ayant une prédisposition au développement du cancer du sein.
Les Sociétés canadienne et américaine du cancer ainsi que la Fondation canadienne du Cancer du Sein s’opposent explicitement aux résultats du GECSSP car, selon eux, le comité de réflexion a utilisé de l’information provenant d’études désuètes. De plus, ils n’auraient pas inclus d’oncologues ou de spécialistes familiers avec le dépistage et provenant d’une tierce partie indépendante dans leur analyse de l’information, calculée principalement à partir de modèles informatiques. Les trois organisations font la promotion active des tests de dépistage à partir de 40 ans.
Il est important de comprendre que, si l’on demande à un patient de passer une seconde mammographie, son résultat est automatiquement considéré comme un « faux positif », ce qui suggère la présence d’un cancer même s’il n’y en a pas, et que la deuxième imagerie ne démontre aucun cancer. Suite au premier dépistage, 10 à 15 pour cent des patients peuvent recevoir un rappel, mais seulement 1% d’entre elles auront besoin d’une biopsie à l’aiguille. Les chiffres exagérés donne l’impression que les tests font plus de tort que de bien et, bien que le rappel puisse causer du stress émotionnel, le fait de surmonter cette étape est plus avantageux que de reporter le test de dépistage et d’avoir à gérer le stress émotif et psychologique provenant d’un cancer agressif et des traitements intensifs qui y sont liés. Les faux positifs sont aussi une réalité qui remet en question la recommandation d’allonger l’intervalle entre les tests de dépistage, faite par le GECSSP. Les femmes devraient discuter avec leur médecin des avantages et des désavantages de la mammographie, du moment et de la fréquence des dépistages.
Tests de dépistage additionnels
L’imagerie par résonance magnétique, IRM, est un test adéquat qui devrait être utilisé de manière complémentaire à la mammographie, plutôt que de la remplacer. La combinaison des deux tests de dépistage permet une meilleure précision que si ces tests étaient faits indépendamment. Une IRM est un test d’imagerie qui utilise de puissantes ondes magnétiques et des ondes de radiofréquence qui émettent une image tridimensionnelle des organes, des tissus mous, des os et d’une grande partie de la structure interne du corps.
L’échographie est maintenant utilisée conjointement avec la mammographie. Les bienfaits de cette méthode proviennent du fait qu’elle peut différencier un kyste bénin rempli de liquide d’une tumeur solide et qu’elle permet aussi de mesurer la quantité de sang qui circule dans une région spécifique du sein. L’échographie est un examen d’imagerie qui utilise les ondes sonores à haute fréquence pour produire des images des structures du corps. La réflexion des ondes sonores sur les parties solides du corps forme une image (via Société canadienne du cancer). Cet examen est aussi utilisé comme substitut pour les femmes enceintes qui ne peuvent pas subir la mammographie. Comme avec toutes les autres méthodes, certains inconvénients y sont associés, par exemple, l’échographie ne peut détecter les dépôts de calcium, ce qui représente peut être un signe précurseur du cancer.
Examen clinique des seins
L’examen clinique des seins (ECS) est effectué par un professionnel de la santé qui a été entrainé à détecter toutes les anomalies et les signes précurseurs du cancer du sein. Cet examen médical peut, être effectué au bureau de votre médecin de famille, ou encore par un gynécologue, lors de votre examen annuel. Les examens cliniques des seins servent à détecter les masses ou les changements dans les seins qui peuvent indiquer la présence d’un problème sérieux. On a aussi recours à l’ECS pour détecter d’autres conditions mammaires telles que la mastite ou le fibroadénome. Consultez votre médecin afin de déterminer la fréquence à laquelle vous devriez passer un examen clinique des seins. Il n’y a aucun risque associé à ce test de dépistage.
Auto-examen des seins
Il existe un consensus dans le domaine qui stipule que l’auto-examen des seins (AES) devrait être relégué à un rôle important mais secondaire dans la détection du cancer du sein. L’importance de la pratique de l’AES provient de la possibilité de détecter un cancer du sein pendant la période entre les mammographies pour les femmes qui ont des tests régulièrement. Une tumeur peut croître rapidement entre les tests de dépistage; c’est pourquoi les cliniques familiales du cancer recommandent l’auto-examen routinier des seins aux femmes qui ont un risque héréditaire.
Il existe une divergence importante entre les différentes études en ce qui concerne l’efficacité de l’auto-examen des seins pour dépister le cancer. Ceci est en grande partie dû aux différences dans la conformité et à la faible implication individuelle provenant des participants aux essais. D’autres essais ont omis de considérer les disparités socio-économiques des participants, ainsi que l’impact de ce facteur sur leur compétence à pratiquer l’AES. Plusieurs essais cliniques ont essayé de classer les participants par regroupement géographique, tout en négligeant l’importance de faire correspondre les attributs physiques et personnels des participants.
L’ironie est que le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) a ouvertement manifesté sa position contre l’AES, en affirmant en 2000, que ce test avait pour unique résultat une augmentation dans les procédures invasives de dépistage. Le Groupe d’étude a aussi prétendu que les préoccupations qui entourent les malformations des seins et les tissus cicatriciels l’emportent sur les avantages perçus. De plus, la Coalition nationale du cancer et l’Institut national du cancer des États-Unis affirment qu’il n’existe aucune preuve scientifique qui prouve que le test de l’AES sauve des vies ou qu’il permet de détecter le cancer du sein plus rapidement. [13] Par ailleurs, la Société canadienne du cancer, ses homologues américains et la Fondation canadienne du cancer du sein, font la promotion l’AES en tant que méthode de prévention, mais pas formellement. Le gouvernement fédéral appuie les méthodes de dépistage, conformément aux directives sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.
Les différends concernant l’AES ne signifient pas que vous ne devriez pas en apprendre plus à propos de la pratique. Des techniques adéquates d’examen sont essentielles afin de pratiquer efficacement l’AES. Une bonne éducation permet aux femmes de reconnaître, au toucher, ce qui est normal de ce qui ne l’est pas. La meilleure méthode d’enseignement est souvent par l’entremise de l’AES clinique, avec un professionnel de la santé, pour que les femmes puissent acquérir les meilleures références afin de pratiquer l’examen seules. [14] Toutefois, comme plusieurs des plus importantes organisations de la santé ne font plus la promotion de l’AES, moins de femmes sont guidées dans l’apprentissage du test et moins le pratiquent sur une base régulière. De plus, les diagnostics excessifs peuvent parfois faire diminuer les avantages de pratiquer l’AES. On recommande néanmoins aux femmes dans la vingtaine et surtout à celles qui ont des antécédents familiaux du cancer du sein de se préoccuper de la santé de leurs seins en pratiquant l’auto-examen. Toute personne ayant une prédisposition génétique est également encouragée à reporter toute inquiétude à un médecin dans les plus brefs délais.
Toutes les femmes devraient connaître leurs seins afin de pouvoir reporter tout changement ou malaise à leur médecin ou professionnel de la santé. Un diagnostic rapide peut augmenter le taux de survie face à la maladie et réduire l’intensité du stress physique et émotionnel associé aux traitements, mais surtout, le diagnostic précoce sauve des vies.
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Le dépistage du cancer du sein chez les femmes ayant des implants mammaires
Si vous avez des implants mammaires ou si vous considérez vous en faire poser, il est important d’être conscient qu’ils compliquent les mammographies routinières (via Health Canada), mais ils n’empêchent pas les femmes de subir les tests de dépistage du cancer du sein. Les tests de dépistage et la détection sont compliqués par l’implant, qui interfère souvent avec l’imagerie de la mammographie. Les implants à solution saline, ou les implants de silicone à gel cohésif, peuvent être placés en dessous du muscle pectoral, ce qui réduit l’interférence avec la mammographie (via csaps.ca).
Dans le but de détecter les changements anormaux, les femmes qui ont des implants mammaires ont souvent besoin de plus d’images (via screeningforlife.ca). Pour la détection, les implants mammaires peuvent requérir des angles d’imagerie spécifiques lors de la mammographie et les compressions mammaires (pressions élevées) lors du dépistage sont associées à un risque minime de la rupture ou de la déflation de l’implant (via Toronto Cosmetic Surgery Institute).
Le risque du cancer du sein n’est pas plus grand pour les femmes qui ont des implants mais la détection devient simplement plus difficile. La mammographie est un outil important à la détection, les femmes qui sont déjà à risque ont le devoir de considérer ces facteurs avant de se faire poser des implants mammaires (via csaps.ca). Les femmes qui ont une augmentation mammaire doivent avoir des mammographies plus fréquemment afin d’évaluer le tissu mammaire restant.
Le dépistage du cancer du sein chez les femmes enceintes (provient de breast-cancer.ca)
Bien que le cancer du sein soit le cancer le plus communément diagnostiqué lors des grossesses, ce cas est rare. Environ une femme enceinte sur 3000 reçoit un diagnostic de cancer du sein (via Canadian Cancer Society). Lors de la grossesse ou de l’allaitement, les seins sont souvent tendres, enflés et ils ont plusieurs petites bosses. Il est donc important que les femmes soient familières avec leurs seins afin de pouvoir remarquer les changements avant, pendant et après leur grossesse. On recommande aux femmes d’avoir un examen clinique routinier, pendant cette période, alors que la consistance des seins est irrégulière.
L’imagerie des seins d’une femme enceinte ayant une anomalie mammaire palpable débute avec une échographie; la mammographie est pratiquée lorsque les résultats de l’échographie suggèrent la présence d’une tumeur maligne. La mammographie n’est pas un examen routinier pour les femmes enceintes, ce qui rend le dépistage précoce plus difficile et qui fait que le cancer est, le plus souvent, détecté à un stade plus avancé chez les femmes enceintes. Les mammographies faites chez les femmes enceintes sont effectuées à des fins de diagnostic, dans le but d’évaluer l’évolution d’un cancer quand on en soupçonne la présence, de vérifier le sein controlatéral et d’évaluer les découvertes cliniques qui n’ont pas été clarifiées par l’échographie.
Plusieurs changements physiologiques se produisent dans les seins pendant la grossesse ou lors de la période de lactation. C’est pour cette raison que les troubles mammaires qui surviennent lors de la grossesse sont souvent bénins et sont le résultat de changements hormonaux. En raison des effets de la radiation sur le fœtus, plus susceptibles de se produire lors des premières semaines de son développement, les mammographies devraient être évitées pendant la grossesse. Règle générale, des doses de radiation de plus de 5 DRA (dose de radiation absorbée) sont considérées comme dangereuses. (via Commission canadienne de la sureté nucléaire).Une mammographie standard de quatre angles, avec protection abdominale, expose le fœtus à 4 mSv.
Plus de ressources concernant le dépistage du cancer du sein
La mammographie – la Fondation du cancer du sein du Québec fournit de l’information sur les mesures à prendre avant de subir une mammographie.
Dépistage du cancer du sein – la Société canadienne du cancer décrit les différentes méthodes de dépistage.