Combattre les incendies équivaut à combattre le cancer

Ce n’est un secret pour personne, la lutte contre les incendies est un travail dangereux.

Chaque année, des dizaines de noms sont ajoutés au « Fallen Fire Fighter Memorial » organisé par l’association « International Association of Fire Fighters » (IAFF). Entre 2019 et 2020, 469 pompiers ont été ajoutés au mur à Colorado Springs. Mais alors que certains pensent que les pompiers ont fait ce sacrifice dans des bâtiments en feu, la vérité est beaucoup plus préoccupante.

Sur ces 469 noms ajoutés, 75% des pompiers inscrits sur le mur commémoratif sont morts d’un cancer professionnel.

La raison en est très simple: dans un environnement non contrôlé comme un incendie, un pompier est exposé à la chaleur, à la fumée, et aux substances toxiques. Les incendies libèrent un certain nombre de substances nocives qui sont courantes dans la construction, et beaucoup figurent sur la liste des agents cancérigènes du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Souvent, ces agents peuvent être transportés vers les casernes de pompiers, ce qui signifie que l’exposition ne s’arrête pas lorsque les pompiers quittent les lieux.

Parmi les agents cancérigènes les plus dangereux figurent l’arsenic, l’amiante et le benzène, qui font partie des agents du groupe 1 du CIRC. L’amiante seul est la principale cause de mésothéliome, l’arsenic a été associé au cancer de la peau, et le benzène est connu pour causer la leucémie. Les autres agents du groupe 1 avec lesquels les pompiers entrent en contact comprennent le cadmium, le formaldéhyde, la silice, la suie et les BPC.

Même les gaz d’échappement des moteurs diesel, auxquels les pompiers sont exposés depuis leurs propres camions de pompiers, sont des agents cancérigènes du groupe 1. Le « Center for Disease Control » aux États-Unis affirme que l’exposition des pompiers est constante et que la proximité des gaz d’échappement est associée au développement d’un cancer du poumon.

Les pompiers sont exposés à un certain nombre d’agents du groupe 2, qui, bien qu’ils n’aient pas de lien direct avec le cancer, sont tout de même soupçonnés d’en avoir un. Des éléments tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les substances polyfluoroalkyliques, et les dioxines, produits de la combustion du feu, sont également soupçonnés d’être cancérigènes. Les produits de la biocombustion ainsi que la créosote, un produit de la combustion du bois, sont répertoriés comme cancérogènes du groupe 2. Aussi, les périodes de travail associées à la lutte contre les incendies et la perturbation du rythme circadien qu’il provoque figurent sur cette liste.

Pour cette raison, le CIRC classe la lutte contre les incendies comme un risque de groupe 1 pour le cancer. En d’autres termes, la lutte contre les incendies et le cancer sont directement liés.

C’est pourquoi l’IAFF s’est efforcée de prévenir l’exposition au cancer dans la profession. Un bon nettoyage de l’équipement de lutte contre les incendies, une bonne application de l’équipement pour les hommes et les femmes, et des initiatives de bien-être font tous partie du travail que fait le groupe pour aider à prévenir le cancer. C’est pourquoi janvier est le mois de la sensibilisation au cancer chez les pompiers.

Consultez les ressources de l’IAFF ici.