Traduction de l’image :
Coalition de la santé de l’Ontario
La protection des soins de santé publics pour tous.
Le 30 août 2021
Republié du Ontario Health Coalition (article original)
(À l’échelle du Canada) – Les élections fédérales étant prévues pour le 20 septembre, les coalitions provinciales de la santé du Canada mettent en garde tous les partis politiques fédéraux. Le gouvernement fédéral aurait déjà pu établir de véritables normes nationales (lien disponible en anglais seulement) pour des soins de longue durée par le biais d’une législation ou d’un accord de financement d’urgence fédéral-provincial-territorial assorti d’un financement suffisant pour susciter un véritable changement. Or, rien n’a changé. Les Canadiens attendent des partis politiques qu’ils s’engagent à mettre en œuvre des normes nationales pour les soins de longue durée en tant que priorité nationale.
Selon les coalitions, les normes des soins de longue durée doivent être régies par le public et rendre des comptes au public, et non pas être gérées par un comité technique nommé dans les coulisses. Elles doivent exiger l’amélioration des soins, des inspections annuelles surprises et l’application des normes, ainsi que des rapports publics. Le financement devrait être lié à ces exigences.
Plus de 14 000 résidents et employés de maisons de retraite et de soins de longue durée sont décédés au cours des deux premières vagues de la pandémie et plus de 80 000 résidents et employés ont été infectés à ce jour, dont beaucoup ne retrouveront jamais leur état de santé antérieur. La proportion de décès dans les résidences des soins à longue durée et dans des maisons de retraite au Canada (69 %) est demeurée significativement plus haute en comparaison avec la moyenne internationale (41 %). Nos statistiques sont stupéfiantes, et elles sont bien pires que celles de nos nations alliées à l’internationale. Ce fait souligne que le bilan horrible de décès et de souffrance dans les soins à long terme était évitable.
« Pour compenser la dévastation dans nos maisons des soins de longue durée de notre nation, nous exigeons un engagement à “ne pas commettre les mêmes erreurs”, » a dit Chris Parsons, un coordinateur de Nova Scotia Health Coalition (la Coalition pour la santé de la Nouvelle-Écosse). « Mais à ce jour, rien d’important ne s’est produit. Les défenseurs de la santé et des aînés à travers le Canada n’accepteront pas un processus privé pour établir des normes techniques et industrielles comme remplacement pour la direction politique urgente qui a été promise. »
Dans son discours de Trône de l’automne 2020, le premier ministre Trudeau s’est engagé à faire tout ce qui est nécessaire, notamment à porter des accusations criminelles contre ceux qui négligent des Canadiens aînés et vulnérables, et à travailler avec les provinces et les territoires pour fixer des normes nationales. En décembre 2020, le premier ministre a renouvelé son engagement (lien en anglais seulement) à fixer les normes et a averti les provinces qui refusent d’adopter les« normes plus
strictes » qu’elles ne recevraient plus de financement fédéral pour les soins de longue durée.
«Le premier ministre Trudeau a fait des promesses vides à plusieurs reprises au sujet des normes nationales pour les soins de longue durée, » a ajouté Sandra Azocar, directrice exécutive de Friends of Medicare (Amis de l’assurance-maladie) en Alberta. « Mais dans le budget, le gouvernement fédéral n’a alloué que 3 milliards de dollars sur 5 ans, soit 600 millions de dollars par an, répartis entre les provinces et les territoires. En comparaison, le directeur principal du budget a estimé que la réforme nécessaire et les normes pour les soins de longue durée coûteraient 13,7 milliards de dollars supplémentaires par an. Nous exigeons un vrai engagement soutenu par des dollars de tous les partis fédéraux comme une question de priorité nationale. »
« Il n’y a aucune condition liée aux dollars publics pour s’assurer qu’ils sont utilisés pour l’amélioration des soins et non pour faire des profits. Les accusations criminelles promises ont disparu et les promesses pour les normes nationales ont été reprises et mises de côté (lien disponible en anglais seulement) par l’industrie de l’accréditation et de la création de normes, avec le plein soutien du gouvernement de Trudeau, » a dit Natalie Mehra, directrice exécutive du Ontario Health Coalition (la Coalition de la santé de l’Ontario).
« Nous sommes loin d’être au niveau où nous devrions être. Les principes fondamentaux en matière d’éthique de notre société ont été violés, et des milliers de personnes ont souffert et sont mortes. Nous exigeons des actions réelles, pas un spectacle de relations publiques et des tactiques de retardement. » Le comité technique chargé des « normes nationales » de M. Trudeau a été nommé en coulisse par des représentants de l’industrie et aura un champ d’action très limité. Il n’aura pas la capacité d’établir des rôles clairs pour les gouvernements fédéraux et provinciaux ou de demander des comptes aux opérateurs privés à but lucratif. Leurs normes techniques ne seront pas prêtes avant la fin de 2022.
« Les Canadiens sont indignés que des milliers des décès soient survenus sous la responsabilité d’opérateurs privés à but lucratif qui ont continué à payer de gros dividendes à leurs intervenants tout au long de la pandémie, » a indiqué Kathleen Jamieson, coprésidente du Council of Senior Citizens Organizations of British Columbia (Conseil des organisations de citoyens âgés de la Colombie-Britannique). « Les organisations à but lucratif ont démontré clairement au public qu’ils se soucient davantage du rendement de leurs investisseurs que de la vie des adultes dont ils ont la charge. Une norme nationale qui ne tient pas les organisations à but lucratif responsables n’est pas une norme du tout. »
« La perte tragique et évitable de plus de 14 000 Canadiens aînés et vulnérables qui recevaient des soins, et qui dépendaient de notre gouvernement pour les aider, ne sera pas oubliée, » a dit Mary Boyd, présidente du PEI Health Coalition (Coalition de la santé de l’Î. -P.-É). « Les Canadiens n’attendront pas jusqu’en 2023 une norme technique inapplicable et fixée par l’industrie. Nous ne retournerons pas à l’état des soins de longue durée tels qu’ils étaient dans notre pays avant la pandémie. Nous affirmons que tous les partis fédéraux doivent s’engager à respecter les promesses déjà faites de “prendre toutes les mesures nécessaires”, pour établir de véritables normes nationales et pour demander des comptes aux responsables de la négligence et de la souffrance des personnes aînées, comme une priorité absolue. »