L’autre risque de cancer du poumon dont on parle peu

La discussion autour du cancer du poumon, surtout en novembre, tourne souvent autour du tabagisme.

Le tabagisme a reçu le plus d’attention car il continue d’être le plus grand facteur de risque de cancer du poumon. Bien que cette attention soit très nécessaire, elle ajoute également à la stigmatisation entourant le cancer du poumon. « Après tout, ceux qui en sont atteints ont fait le choix personnel de fumer et ils en subissent maintenant les conséquences », ceci est une affirmation courante du cancer du poumon, mais ô combien inutile.

La réalité est bien plus perturbante: vous pouvez contracter un cancer du poumon simplement en restant… chez-vous.

Le gaz radon est la deuxième cause du cancer du poumon au Canada et le taux le plus élevé chez les non-fumeurs. Le gaz est formé par la décomposition de l’uranium dans le sol. Les particules radioactives, ou gaz radon, peuvent se loger dans vos tissus pulmonaires, endommager vos poumons et augmenter le risque de cancer. Environ 3 200 canadiens mourront chaque année d’une exposition au radon au Canada; cela représente 16 % de tous les décès par cancer du poumon.

Le radon peut pénétrer dans votre maison de plusieurs façons. L’intensité du gaz varie selon l’endroit où vous vous trouvez dans le pays, et certains sols ont une concentration plus élevée que d’autres. Généralement, les sols sablonneux permettent au radon de circuler plus librement que les sols à base d’argile. Géographiquement, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick et le Yukon ont des niveaux de radon plus élevés dans leurs maisons que l’Alberta, Terre-Neuve-et-Labrador ou l’Ontario, selon une étude de 2012.

Quelle que soit la géographie, la façon dont le radon est présent dans la maison se résume à la construction même de la maison. Certaines sont construites de façon plus efficaces pour piéger le radon à l’intérieur, avec plus de points d’entrée pour le gaz selon la construction. L’état des fondations joue également un rôle, car chaque fissure est un point d’entrée potentiel pour le gaz. Une enquête récente d’un groupe de chercheurs de l’Université de Calgary a révélé que les niveaux de radon dans les maisons neuves au Canada étaient 467% plus élevés qu’ils ne l’étaient en Suède, pays à la géographie et au climat comparables au notre.

Même la différence de pression due à la mise en marche d’un ventilateur d’extraction, à l’ouverture d’une fenêtre ou allumer un feu peut avoir un impact sur la quantité de radon dans la maison, car elle modifie la pression de l’air entre la maison et le sol. Le temps peut également affecter la quantité de radon dans une maison, car cela peut également modifier la pression. Santé Canada souligne qu’il n’y a aucun moyen de connaître la quantité exacte sans faire un test, et qu’il n’y a pas de niveau sans risque.

Mais même si chaque maison contient du radon, la quantité de radon dans votre maison est ce qui compte. Le radon se mesure en Becquerels par mètre cube, ou Bq/m³. L’Organisation Mondiale de la Santé suggère de maintenir le niveau à 100 Bq/m³. Les recommandations de Santé Canada stipulent que si vous avez une lecture de 200 Bq/m³, vous devez prendre des mesures pour réparer votre maison dans les deux ans. Si le taux est supérieur à 600 Bq/m³, vous devez faire réparer votre logis dans l’année.

Pour connaître votre niveau de radon, vous devrez vous procurer un kit de test.

Les kits de test de radon ne sont pas difficiles à obtenir. Ils peuvent être facilement commandés en ligne ou achetés dans une quincaillerie ou certains bureaux de santé. Les kits de radon peuvent être de 30 $ ou plus, avec une moyenne d’environ 45 $. Certains détecteurs sont plus chers s’ils effectuent leur propre surveillance, car ils doivent être envoyés à un laboratoire pour analyse.

Si votre maison se trouve à avoir un niveau élevé de radon, il existe des mesures à prendre pour vous protéger. Les professionnels en atténuation du radon peuvent être trouvés partout au pays. Ces professionnels évalueront votre maison et trouveront le meilleur moyen de réduire vos niveaux.

Que vous ayez recours au test ou aux professionnels, assurez-vous qu’ils sont certifiés par le Programme national de compétence sur le radon au Canada (PNCR-C). Cela garantira que les méthodes utilisées pour sceller votre maison réduiront efficacement votre exposition au radon.

Ces méthodes comprennent la dépressurisation active du sol, ce qui signifie l’installation d’un tuyau à travers la dalle de fondation et la fixation d’un ventilateur. Le ventilateur tirera le gaz radon hors de la maison et dans l’air, qui sera ensuite dilué au point où il deviendra inoffensif. Selon Santé Canada, ces tuyaux risquent de se couvrir de glace pendant l’hiver, alors assurez-vous qu’ils sont ouverts pour ne pas empêcher le radon de s’échapper de votre maison.

D’autres méthodes consistent simplement à sceller les fissures dans votre maison par où le gaz peut s’infiltrer. Les puisards peuvent être équipés de couvercles étanches à l’air, les drains de sol peuvent être recouverts et les fissures dans le ciment peuvent être remplies. L’augmentation de la ventilation peut également être une solution, comme l’installation d’une barrière anti-gaz spéciale entre les fondations de votre maison et le sol.

Une façon courante d’évacuer le gaz est le tuyau d’évacuation du radon. Les points d’entrée sont scellés à travers la dalle, ou la base de votre maison, et un tuyau d’évacuation est installé. Un tronçon est un tuyau d’aération court qui est plafonné et s’élève du sol. Cependant, notez que ceci est la façon la plus élémentaire, et non la meilleure, de garder votre maison hors de danger du radon.

À partir de ces méthodes, la question suivante se pose: puisque nous savons que le radon est si mortel, pourquoi chaque maison n’est-elle pas régulièrement testée et scellée lors de sa construction?

Réponse courte: c’est compliqué

En 2010, le Code national du bâtiment du Canada a été mis à jour pour exiger une installation d’un tuyau d’évacuation de radon. Cependant, chaque province a des codes du bâtiment différents, dont certains vont au-delà des améliorations typiques. Le Québec, par exemple, exige l’installation d’un tuyau d’évacuation, que les résultats des tests soient soumis aux municipalités, et que la dépressurisation sous la dalle se produise dès que le seuil dangereux est atteint. Cependant, un nouveau code fédéral du bâtiment est en route et, selon un article de l’Ontario Home Builders’ Association, davantage de règles seront mises en œuvre pour s’assurer que le radon peut être évacué en toute sécurité des futures maisons.

Le radon continuera de tuer des milliers de canadiens chaque année si rien n’est fait pour améliorer la construction des logis. Le Réseau Canadien des Survivants du Cancer vous invite à faire tester votre maison pour le radon et à apporter les améliorations nécessaires pour maintenir les niveaux aussi bas que possible, car vous pouvez l’obtenir en restant simplement assis chez-vous.

Consultez d’autres ressources de Santé Canada, Occupe-toi du radon et l’association pulmonaire du Canada.

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