« Il est, en grande partie, possible d’éviter le cancer. Plusieurs cancers peuvent être prévenus alors que d’autres peuvent être détectés à un stade précoce, traités et puis guéris. Même dans les cas de cancer avancé, la douleur peut être réduite, la progression du cancer ralentie et les patients et leur famille soutenus pour y faire face.»
– Organisation Mondiale de la Santé, Cancer control: knowledge into action, WHO guide for effective programs
Dans la section suivante, vous trouverez de l’information sur les options de traitement, les éléments à considérer, les essais cliniques et les soins palliatifs.
Bien qu’il existe désormais une multitude de traitements disponibles, il peut être difficile pour les patients de choisir les meilleures options eux-mêmes, surtout lorsqu’il faut aussi prendre en considération les effets secondaires comme l’incontinence et la dysfonction érectile. L’information suivante n’est pas une liste exhaustive des options de traitement disponibles, mais plutôt de l’information générale afin de guider votre recherche sur les options de traitement.
Recherche
Il est important que les patients mènent leurs propres recherches afin de prendre des décisions informées sur leur plan de traitement. Le fait d’être informé permet de mieux comprendre les effets secondaires potentiels et d’être plus actif dans les discussions au sujet du plan de traitement. Par contre, il peut être difficile de naviguer à travers l’abondance d’informations disponibles ; vous trouverez ci-dessous des points de départ pour votre recherche.
Société Canadienne du Cancer – La Société Canadienne du Cancer (SCC) offre un court aperçu des différentes options de traitement.
MyProtate (anglais seulement) – Ce site web suisse recueille des témoignages et informations fournis par des patients ayant le cancer de la prostate sur leurs traitements. Cette information permet aux patients de comparer leur cas et leurs traitements avec ceux d’autres patients.
Service d’Information sur le Cancer de la Prostate – Cancer de la Prostate Canada (CPC) fournit de l’information et offre du soutien tout au long du parcours du cancer ; les services comprennent un service de soutien et de communication par téléphone ou par courriel, la distribution de ressources et l’orientation vers divers programmes.
You Are Not Alone (YANA) (Anglais seulement) – Ce site de soutien sur le cancer de la prostate donne un aperçu approfondi des options de traitement, de l’information générale sur ces options et des liens utiles.
Parlez avec votre médecin
Le fait d’avoir une discussion ouverte avec votre médecin peut faire toute la différence après avoir reçu un diagnostic de cancer de la prostate. Cancer de la Prostate Canada suggère la liste de questions suivante à utiliser lors d’une discussion sur les options de traitement avec un professionnel de la santé.
- Quels sont les risques si le cancer n’est pas traité bientôt?
- Quelles options de traitements pourraient me convenir?
- Quels sont les effets secondaires des traitements?
- Quelles sont les risques d’avoir des problèmes d’incontinence, de dysfonction érectile ou des troubles du rectum?
- Quel va être l’impact des traitements sur ma qualité de vie?
- Quelle est votre expérience avec ce traitement?
- Est-ce que ce traitement a des complications connues?
- Que se passe-t-il si le cancer se répand au-delà de la prostate?
- Quand vais-je commencer les traitements et pour combien de temps?
- Quelles sont les options si le traitement initial ne fonctionne pas?
- Comment vais-je être suivi durant les traitements ou durant la surveillance active?
Traiter le cancer de la prostate avancé
L’âge et les choix de traitment
Les deux tiers des décès suite à un cancer de la prostate surviennent chez les hommes de 75 et plus. Si les cas de cancer localisés peuvent être traités avec certains traitements comme la radiothérapie ou la prostatectomie radicale, dans les cas de cancer avancé chez les hommes âgés, les options de traitement mettent plutôt l’accent sur la qualité de vie que sur l’éradication du cancer.
Aperçu des traitments
Le premier traitement offert aux patients ayant un cancer de la prostate qui est avancé ou métastatique est souvent l’hormonothérapie, ou traitement antiandrogénique, qui vise à réduire la croissance du cancer en limitant les taux d’androgènes dans le corps. Cependant, l’hormonothérapie n’est pas une solution à long terme. La majorité (70 à 80 %) des patients ont une réponse positive aux traitements durant les deux ou trois premières années, mais cette réponse diminue au fil du temps et le cancer finit par se répandre à nouveau. L’hormonothérapie de seconde ligne est souvent utilisée lorsque celle de première ligne ne fait plus effet.
L’hormonothérapie est conduite de plusieurs façons : par une orchidectomie (ablation des testicules), par l’administration d’hormones de libération de la lutéinostimuline (LH-RH) ou d’antagonistes de la LHRH et d’anti-androgènes.
D’autres traitements, comme la radiothérapie, la thérapie biologique, la résection transurétrale de la prostate (RTUP) et l’administration de bisphosphonates et d’inhibiteurs du ligand de RANK, peuvent être offerts aux patients afin de soulager les symptômes ressentis dus à la maladie et aux traitements tels que les problèmes urinaires et les fractures ou douleurs dans les os.
Effets secondaires de l’hormonothérapie
En raison de son impact sur les taux d’hormones mâles, l’hormonothérapie peut avoir des effets secondaires, comme :
- De l’anémie
- Une sensibilité des seins et la croissance du tissu mammaire
- Une capacité mentale réduite
- De la dépression
- De la fatigue
- Des bouffées de chaleur
- De l’impuissance
- Un taux de cholestérol plus élevé
- Une perte de masse musculaire
- De l’ostéoporose
- Une libido réduite ou absente
- Une réduction de la taille du pénis et des testicules
- Une prise de poids
Les patients souffrant d’un cancer de la prostate avancée ne ressentent pas tous de la douleur. L’intensité de la douleur ressentie varie selon la personne et plus de 25% des patients n’en ressentent aucune. Si vous ressentez de la douleur, ou si vos anti-douleurs ne font pas effet, vous devriez en parler à votre médecin afin de trouver un traitement qui vous convient. Vous trouverez ci-dessous une liste des types de douleurs associées au cancer de la prostate.
Traitements complémentaires et paralèles
Les traitements complémentaires et parallèles sont des pratiques (comme l’acupuncture, la chiropratique et la phytothérapie) ou produits médicaux qui ne font pas partie de la médecine conventionnelle. Ces traitements peuvent être utilisés en complément d’un traitement conventionnel, ou comme seul traitement. Ils peuvent avoir pour but de réduire les effets secondaires physiques et psychologiques des traitements du cancer ou de traiter le cancer lui-même. Bien qu’il n’y ait aucune garantie de l’efficacité de ces traitements, ils peuvent offrir du confort et du répit à certains patients.
Les centres de bien-être pour personnes atteintes de cancer offrent souvent des traitements complémentaires ou parallèles, comme le yoga et d’autres activités de bien-être, aux patients et aux proches aidants. Une recherche sur les programmes et les services disponibles dans un centre de bien-être pour personnes atteintes de cancer peut donner une idée des traitements alternatifs qui peuvent être bénéfiques pour un patient.
Gestion de la douleur causée par le cancer en métatase
Douleur dans les os
Les métastases dans les os sont une des sources de douleur chez les patients atteints d’un cancer de la prostate avancé. Les métastases dans les os peuvent causer des fractures et, dans certains cas rares, l’hypercalcémie, qui est une dégradation des os causant un taux élevé de calcium dans le sang et des pierres aux reins. Les os proches de la prostate, comme le bassin, le bas de la colonne vertébrale, les hanches et le haut du fémur, sont les plus susceptibles d’être touchés en premier.
La douleur dans les os est une sensation particulière. Certains hommes comparent la douleur qu’ils ressentent à un mal de dents, mais dans les os, alors que d’autres décrivent une douleur sourde ou lancinante. La douleur peut s’aggraver avec le mouvement et rendre l’os tendre au toucher. La douleur dans les os est différente pour chaque homme ; elle est parfois continue, parfois intermittente.
Les bisphosphonates et les inhibiteurs du ligand de RANK sont deux types de médicaments utilisés pour traiter la douleur dans les os et pour améliorer la qualité de vie des patients qui ont des métastases dans les os.
D’autres traitements peuvent être utilisés pour soulager les symptômes chez certains patients, comme la radiothérapie, la thérapie biologique, et la résection transurétrale de la prostate (RTUP).
Douleur neuropathique
La douleur neuropathique est causée par des lésions nerveuses. Si le cancer touche une terminaison nerveuse, cela peut engendrer une douleur qui est souvent décrite comme étant une sensation lancinante, brûlante ou de picotements. Certains patients peuvent aussi avoir des engourdissements dans les régions touchées.
La douleur référée est un type de douleur ressentie dans les régions du corps qui ne sont pas touchées. Dans le cas du cancer de la prostate avancé, le type de douleur référée le plus commun est la sciatique. Lorsque le nerf sciatique est endommagé, la douleur est généralement ressentie dans le bas du dos, les fesses, les jambes et les pieds, souvent sur un seul côté du corps. Les symptômes de la sciatique sont de la douleur, des engourdissements, des picotements, de la fatigue et une mobilité réduite.
Lymphodème
Le lymphoedème est causé par la propagation du cancer aux ganglions. Le cancer crée un blocage dans le système lymphatique, ce qui peut engendrer une accumulation de fluides et faire enfler la partie du corps qui est touchée, souvent les jambes. Le lymphoedème peut aussi être un effet secondaire de certains traitements, comme la radiothérapie ou une chirurgie.
Clinical approaches
Lorsque vient le temps de prendre une décision au sujet de votre plan de traitement, votre médecin a plusieurs facteurs à considérer :
- Le type et le stade du cancer
- Le grade ou le score de Gleason
- Les effets secondaires potentiels
- Vos préférences personnelles
- Votre état de santé
- Votre âge et votre espérance de vie
Les options de traitement plus agressives sont généralement offertes aux hommes considérés comme étant à haut risque, alors que la surveillance active sans traitement immédiat est souvent offerte aux hommes considérés comme étant à faible risque.1
Surveillance active
On parle de surveillance active lorsque l’équipe de soins fait un suivi régulier avec le patient et surveille de près les symptômes qui pourraient indiquer que le cancer progresse ou se répand. Les examens de suivi ont lieu tous les trois à six mois ; s’il y a des signes que le cancer est en train de progresser, alors on entreprendra des traitements.
Chirurgie
Les types de chirurgie dépendent de l’état d’avancement du cancer. La prostatectomie radicale consiste à enlever la prostate et certains tissus environnants, incluant les vésicules séminales. Il existe plusieurs types de prostatectomie radicale :
- Rétropubienne, qui passe par une incision pratiquée dans la partie inférieure de l’abdomen
- Périnéale, qui est réalisée au moyen d’une incision pratiquée dans la région située entre le scrotum et l’anus
- Laparoscopique, qui consiste à utiliser un laparoscope pour passer à travers une petite incision dans l’abdomen
- Robotique, qui est faite au moyen d’instruments robotiques de haute précision
Résection transurétrale de la prostate (RTUP). Cette procédure consiste à enlever une partie de la prostate en passant par l’urètre afin de soulager des problèmes urinaires causés par une prostate élargie qui fait pression contre l’urètre. La RTUP est utilisée pour traiter les hommes atteint d’un cancer de la prostate avancé ou ceux qui ne sont pas en assez bonne santé pour avoir une prostatectomie radicale traditionnelle.2
Cryochirurgie
La cryochirurgie est une intervention durant laquelle sont utilisées des substances extrêmement froides, comme l’azote liquide et le dioxyde de carbone liquide, pour geler et détruire les cellules cancéreuses. Pour l’instant, la cryochirurgie n’est qu’une technique expérimentale pour ce qui est du traitement du cancer de la prostate.
Curage ganglionnaire pelvien
Le curage ganglionnaire pelvien (aussi appelé lymphadénectomie pelvienne) consiste à enlever les ganglions dans le bassin, généralement en même temps qu’une prostatectomie radicale est pratiquée. Cette procédure vise à empêcher le cancer de se répandre à d’autres organes et elle est aussi utilisée pour évaluer l’état d’avancement du cancer.
Radiothérapie externe
La radiothérapie externe est une intervention durant laquelle des rayons X de forte intensité sont projetés contre la tumeur de la prostate afin de la détruire. Cette radiation est sans douleur et n’est utilisée que pour de courtes sessions afin de donner la chance aux cellules saines de guérir. Par contre, certaines de ces cellules saines autour de la prostate peuvent tout de même être affectées. Ce traitement comprend des sessions de traitement cinq fois semaine durant sept à huit mois.
Brachythérapie
La brachythérapie, aussi appelée curiethérapie, est une intervention durant laquelle une petite quantité de matériel radioactif (sous la forme d’un grain) est implantée afin de réduire la taille de la prostate à l’aide de radiation concentrée. Cette radiation ne voyage que sur une courte distance et n’atteint qu’une zone extrêmement réduite, ce qui évite d’endommager les tissus adjacents. La brachythérapie à bas débit émet une dose de radiation faible sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, tandis que celle à haut débit émet une forte dose de radiation pendant environ 20 minutes durant quelques jours. Grâce à leur petite taille, les grains ne causent généralement pas d’inconfort et restent dans le corps après l’épuisement du matériel radioactif.
Hormonothérapie
L’hormonothérapie, aussi appelée traitement antiandrogénique, est le plus souvent utilisée pour traiter le cancer de la prostate avancé et les cas de cancer récurrents. La testostérone contribue à la croissance des cellules cancéreuses de la prostate. C’est pourquoi l’hormonothérapie a pour but de priver les cellules de la testostérone dont elles ont besoin pour se développer, soit en réduisant le taux de testostérone dans le corps, soit l’empêchant d’atteindre les cellules. L’hormonothérapie peut être utilisée pour réduire la taille d’une tumeur de la prostate avant de passer à la radiothérapie ou la chirurgie, et ce, parfois en conjonction avec un traitement initial de radiation.
Chimiothérapie
La chimiothérapie est utilisée pour traiter les cancers de la prostate avancés et est parfois utilisée en même temps que l’hormonothérapie pour traiter les cas de cancer en métastase. En réduisant ou en élimant les tumeurs, la chimiothérapie peut réduire les douleurs liées au cancer, ralentir sa croissance et sa propagation, et prolonger l’espérance de vie des patients.
Ultrasons focalisés de haute intensité (UFHI)
L’UFIH se sert d’ultrasons focalisés pour créer une chaleur intense qui détruit les cellules cancéreuses. Les médecins y ont parfois recours après la radiothérapie pour traiter les cas de cancer de la prostate en récidive. Par contre, ce traitement n’est qu’une technique expérimentale à l’heure actuelle.
Corticostéroïdes
Les corticostéroïdes sont des hormones stéroïdes anti-inflammatoires qui réduisent l’inflammation et la réponse auto-immunitaire du corps à la présence de substances étrangères. Ils sont parfois utilisés de pair avec la chimiothérapie pour que celle-ci soit plus efficace et pour limiter les effets secondaires. Les corticostéroïdes peuvent aussi ralentir la croissance des cellules cancéreuses de la prostate et réduire les douleurs associées au cancer.
Suivi
Il est important de faire le suivi après les traitements pour le cancer. Les patients devraient avoir des visites de suivi régulièrement, surtout dans les cinq années après la fin des traitements. Ces visites permettent à l’équipe de soins de surveiller l’évolution du patient et son rétablissement. 3