Introduction
Le fait de recevoir un diagnostic de cancer peut entraîner une multitude de questions sur l’espérance de vie, les traitements et les effets secondaires. Bien que les équipes de soins fassent leur possible pour informer les patients et répondre à leurs questions, certains des problèmes liés au cancer ne sont pas nécessairement prioritaires lors d’une visite médicale et il peut être nécessaire d’obtenir de l’information supplémentaire.
Selon le RCSC, les nausées et vomissements provoqués par la chimiothérapie (NVPC) sont un problème important qui n’est pas adressé de manière adéquate et uniforme dans tout le Canada, et l’information et l’éducation des patients sur ce sujet demeurent insuffisantes. Le RCSC croit que les patients qui reçoivent des traitements pour le cancer devraient être informés sur les NVPC afin qu’ils puissent mieux gérer leur état de santé et leur qualité de vie.
Mythes et réalités
Mythe : Les NVPC sont un signe que les traitements de chimiothérapie fonctionnent.
Réalité : Le fait de se sentir malade ou de vomir pendant ou après la chimiothérapie n’a rien à voir avec l’efficacité du traitement. Seul votre médecin peut évaluer l’efficacité du traitement à l’aide de tests et d’examens de santé.
Mythe : Les NVPC sont des effets secondaires intraitables de la chimiothérapie
Réalité : Il y a plusieurs méthodes disponibles pour réduire les NVPC chez les patients qui reçoivent des traitements de chimiothérapie. Les médecins peuvent prescrire des médicaments antiémétiques pour contrôler les nausées et vomissements. D’autres méthodes telles que changer de régime alimentaire, l’hypnose et la relaxation ont également fait leurs preuves.
Mythe : Les NVPC sont un effet secondaire négligeable et ils n’affectent pas la qualité de vie des patients.
Réalité : L’intensité des NVPC est différente pour chaque patient. Pour certains patients, les NVPC sont légers et n’ont pas d’impact significatif sur leurs activités quotidiennes, alors que chez d’autres patients, les NVPC sont graves ou point où ils sont incapables d’accomplir leurs tâches quotidiennes.
NVPC : les faits
Il existe une variété de méthodes pour traiter le cancer selon le type de cancer et son stade, telles que la radiothérapie, la chirurgie et la chimiothérapie.
Les traitements de chimiothérapie sont très utiles contre le cancer, mais ils entraînent souvent des effets secondaires considérables. Par exemple, les patients qui reçoivent des traitements de chimiothérapie peuvent avoir des nausées et vomissements. On parle alors de nausées et vomissements provoqués par la chimiothérapie (NVPC), un effet secondaire courant des traitements de chimiothérapie.
Lorsque non traités, les NVPC peuvent mener à un état de détresse et à une interruption des activités quotidiennes, et cela, au point ou certains patients considèrent d’arrêter leurs traitements. En effet, plusieurs patients déclarent que les NVPC sont l’effet secondaire le plus pénible des traitements de chimiothérapie contre le cancer.
En plus de leur impact sur la qualité de vie des patients, les NVPC peuvent avoir d’autres conséquences telles que la déshydratation, l’anorexie, la fatigue et d’autres dysfonctions métaboliques.
Les types de nausées et vomissements provoqués par la chimiothérapie
Les NVPC peuvent survenir à tout moment durant les traitements de chimiothérapie, que ce soit à l’hôpital ou à la clinique, ou plus tard, lorsque le patient est à la maison.
Il existe plusieurs types de NVPC et ils sont classifiés selon le moment où ils apparaissent :
- Les nausées ou vomissements aigus se manifestent dans les 24 premières heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie. Les NVPC se manifestent généralement de 1 à 4 heures après la session de chimiothérapie et sont à pleine intensité de 5 à 6 heures après.
- Les nausées ou vomissements tardifs se produisent plus de 24 heures après l’administration de la chimiothérapie et peuvent durer de 6 à 7 jours.
- Les nausées ou vomissements d’anticipation se produisent avant une séance de chimiothérapie, généralement lorsque le cerveau les associe suite à une expérience précédente. Par exemple, un patient qui a eu des NVPC durant leur premier cycle de chimiothérapie peut ressentir des NVPC avant même de commencer le prochain cycle.
L’origine des nausées et vomissements
Nous ne connaissons pas encore l’origine exacte des nausées et des vomissements provoqués par la chimiothérapie, mais ils proviendraient d’une interaction qui se passe dans la trajectoire nerveuse entre le cerveau et le système digestif. Le cerveau comporte un centre du vomissement, une structure nerveuse qui déclenche le réflexe du vomissement, et il pourrait être activé par la présence de certaines toxines dans l’appareil digestif et le système sanguin.
Plus spécifiquement, la chimiothérapie stimule la libération de 5-HT, un précurseur de la sérotonine. Le 5-HT active le nerf vague, un nerf important responsable de nombreuses fonctions automatiques, qui stimule ensuite le centre du vomissement dans le cerveau.
Le cheminement neurologique des NVPC reste inconnu, mais il y a une théorie selon laquelle la chimiothérapie activerait, par le biais du liquide cérébrospinal, des neurotransmetteurs dans le système digestif et dans une zone du cerveau appelée la zone de déclenchement des chimiorécepteurs. Cette stimulation enverrait des signaux au système nerveux autonome (partie du système nerveux responsable des fonctions non soumises au contrôle volontaire) pour produire les nausées et vomissements.
Les facteurs de risque
Le risque d’avoir des NVPC dépend de plusieurs facteurs, comme le type de chimiothérapie et les prédispositions du patient.
Les différents types de chimiothérapie n’affectent pas les nausées et les vomissements de la même manière. Le terme médical pour une substance qui provoque des vomissements est « émétogène ». Certains médicaments utilisés pour la chimiothérapie, comme la cisplatine, sont hautement émétogènes et sont susceptibles de provoquer des NVPC chez plus de 90 % des patients, alors que les médicaments qui sont modérément émétogènes ont 31 à 90% de risque de provoquer des NVPC.
De plus, la chimiothérapie affecte chaque personne de manière différente. Certains facteurs peuvent rendre un patient plus à risque d’avoir des NVPC, comme être une femme, avoir moins de 50 ans, avoir le mal des transports, et ne pas ou peu consommer d’alcool.
Prévenir et traiter les NVPC
Il est important de savoir que les nausées et les vomissements sont plus faciles à prévenir qu’à éliminer.
Heureusement, il existe plusieurs façons de prévenir et de contrôler les NVPC.
Selon le type de chimiothérapie administrée, l’équipe de soins peut prescrire des antiémétiques, des médicaments qui servent à prévenir ou contrôler les NVPC. Pour la plupart des patients, ces médicaments fonctionnent bien pour prévenir les vomissements et réduire les nausées.
Il existe aussi d’autres méthodes pour gérer les NVPC, telles que l’hypnose, la relaxation et les changements aux habitudes alimentaires.
Si vous, ou l’un de vos proches, avez récemment reçu un diagnostic de cancer, parlez avec votre équipe de soins pour déterminer quelle approche de prévention des NVPC pourrait convenir.
Références
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