Le Réseau canadien des survivants du cancer et la Lung Health Fondation ont écrit une lettre au Ministre québécois de la Santé et des Service Sociaux afin de plaider la cause de l’accès au vaccin contre la COVID-19 pour des patients atteint de cancer. Les deux organismes s’entendent pour dire que les patients atteints de cancer devraient être priorisés par la campagne provinciale de vaccination.
24 March 2021
Ministre Christian Dubé
Ministère de la Santé et des Services Sociaux
Édifice Catherine-De Longpré
1075, chemin Sainte-Foy
Québec (Quebec) G1S 2M1
Monsieur le Ministre,
Nous vous écrivons aujourd’hui au sujet de votre plan intégré d’établissement des priorités pour l’immunisation à la COVID-19. Notre préoccupation principale est que votre province n’a pas encore explicitement donné la priorité aux patients atteints du cancer ou de maladies respiratoires dans vos plans de vaccination contre la COVID-19. Nous reconnaissons que cela peut être attribuable au fait que le Comité consultatif national de l’immunisation n’ait pas formulé de recommandations claires sur le moment et la manière de vacciner les populations atteintes de maladies sous-jacentes.
En revanche, presque toutes les autres provinces du Canada ont reconnu l’importance de donner la priorité aux personnes atteintes de maladies sous-jacentes qui rendent les patients plus vulnérables aux maladies graves et à la mort, et elles ont décidé d’inclure ces populations à haut risque dans leurs plans intégrés d’établissement des priorités. En tant qu’organisations représentant les patients canadiens atteints du cancer et les personnes atteintes de maladies respiratoires, nous exhortons votre gouvernement à suivre l’exemple des autres provinces et à mettre à jour vos plans de déploiement afin de donner la priorité aux patients atteints du cancer et aux personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques.
Bien que les personnes atteintes de maladies sous-jacentes puissent ne pas répondre aussi bien aux vaccinations, elles peuvent également être plus susceptibles d’avoir une réaction grave à la COVID-19. Ainsi, même un degré de protection moindre est d’une haute importance pour les personnes présentant des maladies à risque élevé. Les patients atteints du cancer et ceux qui atteint de maladies respiratoires chroniques sont particulièrement vulnérables aux complications graves de la COVID-19, et présentent un risque élevé de mortalité. Les traitements contre le cancer, tels que les chimiothérapies et les immunothérapies, peuvent affaiblir le système immunitaire et rendre plus difficile la lutte contre l’infection à la COVID-19. En outre, il y a des preuves importantes qui démontrent que ceux qui sont atteints de maladies respiratoires comme la maladie pulmonaire obstructive chronique ont un risque beaucoup plus élevé de développer une maladie grave.
Il est également important de noter que le fardeau de la santé mentale que la pandémie fait peser sur les populations de patients est immense. Les patients et les proches aidants vivent dans un état d’anxiété constant avec les craintes qu’eux-mêmes, ou leurs proches, contractent la COVID-19. Une prévalence accrue de symptômes tels que l’humeur dépressive, l’anxiété et l’insomnie a été constatée chez les patients dont plusieurs indiquent qu’ils ont évité de rechercher des soins en personne par crainte de contracter la COVID-19. Si ces personnes avaient l’occasion de recevoir les vaccins, cela contribuerait à réduire une partie du fardeau de la santé mentale et permettrait aux patients de se concentrer sur leurs traitements et leurs soins.
Conformément à l’objectif de santé publique visant à minimiser les maladies graves et le nombre total de décès résultant de la pandémie de COVID-19, nous suggérons que les patients atteints du cancer et de maladies respiratoires chroniques soient prioritaires par rapport à la population générale.
Nous apprécions l’attention que vous portez à cette question importante.
Sincèrement,
Peter Glazier
vice-président exécutif
Lung Health Foundation
Jackie Manthorne
présidente & PDG
Réseau canadien des survivants du cancer