Engagements de la Coalition

Engagement 32 : Un médecin de famille pour tous

Il est inconcevable que la porte d’entrée pour obtenir une consultation médicale demeure encore aujourd’hui, pour beaucoup de Québécois, la salle d’attente bondée d’une clinique sans rendez-vous ou de l’urgence d’un hôpital. De même, trop de patients doivent faire cheminer eux-mêmes leur dossier médical dans un système de santé aux ramifications complexes. Pourtant, avec plus de 8 000 omnipraticiens, le Québec devrait compter assez de ressources médicales pour desservir toute la population. Toutefois, dans l’état actuel des choses, les omnipraticiens ne sont pas suffisamment incités à prendre en charge davantage de patients, et les groupes de médecine familiale (GMF) réunissant médecins, infirmières et personnel de soutien ne sont pas assez nombreux et souffrent de la lourdeur bureaucratique.

La Coalition Avenir Québec s’engage à faire en sorte que tous les Québécois et Québécoises puissent bénéficier d’une prise en charge réelle et complète de leur état de santé par des médecins omnipraticiens.

Pour cela, il faudra que la très grande majorité des médecins de famille se constituent en groupes de médecine familiale (GMF) ou d’autres modèles similaires. À cet égard, il est temps de mettre fin au débat sur le nombre de médecins au Québec. Selon une étude de l’Institut Canadien d’Information sur la Santé (ICIS) de 2010, le Québec comptait 110 médecins de famille par 100 000 habitants – ce qui est supérieur à la moyenne canadienne de 103 médecins de famille par 100 000 habitants. Si chaque médecin de famille prend en charge 1000 patients en moyenne, il est possible de couvrir l’ensemble de la population (ce nombre tient compte du travail des médecins omnipraticiens en établissement hospitalier, qui représente en moyenne environ 40 % de leur charge de travail).

Un gouvernement de la Coalition Avenir Québec reverra donc le mode de rémunération omnipraticiens afin qu’une partie soit liée à l’atteinte d’un nombre minimal de patients pris en charge.

Le nombre de patients devant être pris en charge par chaque omnipraticien dépendra de la façon dont sont réparties ses tâches. À titre d’exemple, les omnipraticiens consacrant 40 % de leur temps en milieu hospitalier pourraient être tenus de prendre en charge un minimum de 1000 patients, tandis que ceux qui travaillent exclusivement en GMF pourraient être tenus d’en prendre en charge 1 500. Cette mesure permettra de mieux couvrir les besoins des patients et d’inciter certains médecins omnipraticiens à augmenter leur volume de travail.

La Coalition fera également en sorte d’assurer à tous les médecins de famille un soutien clinique et administratif par l’entremise d’infirmières et de personnel administratif. Les infirmières doivent jouer un rôle accru quant au suivi clinique des patients inscrits. Ce faisant, le rôle des infirmières en GMF deviendra plus intéressant et valorisant.

Afin de permettre aux GMF de jouer pleinement leur rôle dans la continuité des soins, la Coalition fera en sorte que les médecins de famille puissent participer à l’hospitalisation et au plan de traitement de leurs patients. Les médecins de famille devront pouvoir obtenir rapidement un suivi du médecin spécialiste via des corridors de services et être impliqués dans la planification de la sortie de leurs patients et des services que ces derniers devront obtenir. Les médecins spécialistes seront appelés à réserver un temps accru pour traiter les patients référés par les médecins de famille. Aussi, les CSSS devront jouer un plus grand rôle dans la mise sur pied d’ententes entre les groupes de médecine familiale et les divers établissements de santé et de services sociaux de leur territoire pour permettre et faciliter la prise en charge complète de toute la population.

Engagement 35 : Révision du régime d’assurance-médicaments

Le régime public d’assurance-médicaments est à bout de souffle. En 10 ans, le coût des médicaments a explosé, augmentant à un rythme moyen annuel très supérieur à la croissance économique et plus élevé que celui des autres dépenses en santé. Ainsi, de 1985 à 2010, les dépenses en médicaments sont passées de 8,3 % à 20 % des dépenses totales en santé. Même si le taux de croissance a diminué au cours des dernières années, il demeure plus important au Québec (5,6 % en 2009) que dans le reste du Canada (3,6 %).

La Coalition propose entre autres deux mesures simples et efficaces pour endiguer les coûts du régime d’assurance-médicaments. La première concerne les honoraires versés aux pharmaciens (environ un milliard $ annuellement en honoraires pour les services à la population). Au Québec, les ordonnances des patients sont généralement remplies chaque mois et c’est sur cette base que les honoraires sont versés. Les ordonnances des patients dont la situation médicale est stable devraient plutôt, sauf exception, être remplies par le pharmacien tous les trois mois. Cette modification générerait une économie considérable des honoraires payables aux pharmaciens.

La seconde mesure concerne les médicaments d’origine. En 1994, le gouvernement du Québec a choisi de favoriser l’industrie pharmaceutique et de permettre aux fabricants mettant en marché un médicament innovateur de recevoir un prix garanti pendant 15 ans même si un médicament générique était offert à moindre coût. Au départ, cette règle du 15 ans avait pour but de favoriser l’industrie pharmaceutique innovante présente au Québec. Les activités de ces entreprises ont toutefois diminué considérablement depuis, si bien que le maintien de cet avantage ne se justifie plus.

La performance canadienne en matière de recherche et développement est d’ailleurs parmi les pires de l’OCDE, à 6,9 % des revenus des entreprises pharmaceutiques (contre 16,4 % en France, 19,4 % aux États-Unis et 30,7 % en Suède). La Coalition propose donc d’abolir cette règle et d’encourager plutôt la recherche et le développement pharmaceutique par le biais de mesures fiscales bonifiées aux entreprises qui maintiennent ou accroissent leurs dépenses au Québec en recherche et développement.

À l’instar de plusieurs provinces canadiennes, un gouvernement de la Coalition Avenir Québec misera davantage sur les médicaments génériques dans le cadre de l’administration du Régime d’assurance-médicaments.

Engagement 36 : Virage prévention

La qualité, l’organisation et le financement des services de santé et des services sociaux ne constituent pas les seules manières de contrer la maladie. Depuis plusieurs années on reconnaît que la prévention peut jouer un rôle de premier plan pour maintenir et même améliorer la santé de la population québécoise, ce qui entraîne nécessairement des réductions de coûts pour le système de soins. Or, si tous reconnaissent la rentabilité d’investir dans ce domaine, la prévention est paradoxalement demeurée le parent pauvre du système de santé et de services sociaux.

Un gouvernement de la Coalition Avenir Québec entend remédier à cette situation en prenant le virage de la prévention le plus ambitieux qu’ait jamais connu le Québec. Il s’engage à investir massivement en prévention pour notamment favoriser la pratique d’activités physiques par le plus grand nombre possible de Québécoises et de Québécois.

Les jeunes seront particulièrement visés par ce virage à la faveur d’une politique de promotion de la santé dans le milieu scolaire.

Les adultes seront aussi encouragés à adopter et maintenir des pratiques d’activités impliquant des bénéfices pour leur santé. Un crédit d’impôt remboursable sera offert aux personnes participant régulièrement à des programmes de conditionnement physique dans des établissements agréés.

De plus, des mesures fiscales seront offertes à l’intention des entreprises encourageant la pratique régulière d’activités physiques chez leurs employés. Déjà, les entreprises qui investissent pour construire un centre sportif en milieu de travail profitent d’une déduction fiscale corporative. La Coalition propose d’aller plus loin en permettant que les frais reliés à l’inscription à des programmes d’activité physique dans des établissements accrédités soient déductibles totalement au chapitre des dépenses des entreprises.

Finalement, tous les centres de santé et de services sociaux, en collaboration avec les organismes du milieu, devront mener des actions préventives auprès de la population en général, mais également de façon spécifique auprès des personnes plus vulnérables, dont les jeunes familles, les femmes victimes de violence et les jeunes en difficulté. Ces actions se feront en priorité dans les milieux défavorisés. Les groupes de médecine de famille (GMF), dont l’équipe au complet collabore au suivi de l’état de santé des inscrits, auront aussi pour mandat d’augmenter la pratique clinique préventive.

Engagement 40 : Meilleure accessibilité aux soins spécialisés

L’accès à des soins médicaux spécialisés dans des délais raisonnables est une source de préoccupation pour de très nombreux Québécois. Trop souvent, l’attente imposée à des patients ne s’explique que par une organisation déficiente du réseau de la santé. Le fonctionnement d’un système rigide qui privilégie les mêmes façons de faire pour tous les cas pénalise de nombreux patients.

Il est possible d’améliorer la rapidité d’accès et la qualité des soins médicaux spécialisés en privilégiant l’innovation et la productivité. Dans certains cas, des partenariats avec des cliniques spécialisées affiliées permettraient au réseau public d’améliorer l’accessibilité et la rapidité des soins. Ces cliniques regroupent bien souvent une expertise et des équipements performants qui améliorent la productivité. En concentrant certaines chirurgies ambulatoires dans de telles cliniques spécialisées, on peut augmenter le volume des soins. Ainsi, davantage de patients seraient traités dans des délais raisonnables.

Un gouvernement de la Coalition Avenir Québec favorisera donc la création de cliniques spécialisées affiliées au réseau public pour certaines chirurgies ambulatoires, ce qui permettra de diminuer les listes d’attente pour ces chirurgies tout en offrant aux patients des soins à la fine pointe du développement technologique médical.