Philippe Cloutier, Longueuil-Charles-Lemoyne (QC)

Question 1 : Prestations de maladie de l’assurance-emploi

Le Programme d’assurance-emploi du Canada offre une aide financière temporaire aux travailleurs et travailleuses sans emploi. Cette assistance comprend la fourniture de prestations de maladie aux employé-e-s incapables de travailler pour cause de maladie, de blessure ou de quarantaine et qui seraient autrement disponibles pour un emploi. Ces prestations de maladie sont versées jusqu’à un maximum de 15 semaines. Cependant, la plupart des patients cancéreux passent plus de 15 semaines en traitements du cancer ou en rétablissement. Si votre gouvernement est élu, vous engagez-vous à :

A. Reconnaître la nécessité d’un nouveau processus tenant compte du fait que certain-e-s patients, y compris celles et ceux atteints de cancer, vivent des périodes prolongées de traitement et de récupération, et tenir des consultations ouvertes à la population canadienne sur la façon de créer et d’appliquer ce processus?
B. Utiliser les résultats de ces consultations pour prolonger les prestations de maladie pour les personnes traitées pour un cancer ou pour d’autres maladies graves qui nécessitent de longues périodes de traitement ou de récupération, afin que les Canadien-ne-s malades ne soient pas pénalisé-e-s par la limite actuelle de 15 semaines de prestations de maladie?
C. Annuler la période d’attente de deux semaines pour les prestations maladie de l’A-E afin d’éviter de pénaliser les personnes malades?

Nous croyons qu’il est grandement temps qu’une nouvelle étude parlementaire sérieuse soit entreprise afin d’étudier le programme de l’assurance emploi. Il n’est pas normal qu’un programme destiné aux travailleurs qui perdent leur emploi ne soit accessible qu’à 60% d’entre eux. Le Bloc Québécois propose une réforme en profondeur du programme et croit que les solutions que vous proposées doivent faire partie intégrante de l’étude qui serait préliminairement mis en place.

Question 2 : Prestations d’invalidité du RPC

Les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada (RPC) sont un paiement mensuel imposable, disponible pour les personnes qui ont contribué au RPC et ne sont pas en mesure de travailler de façon régulière à un emploi en raison d’une invalidité (http://www.servicecanada.gc.ca/fra/services/pensions/rpc/invalidite/prestation/index.shtml). Cependant, environ 60 pour cent des requêtes de ces prestations sont rejetées de prime abord, soit l’un des taux de rejet les plus élevés pour un programme d’assurance-invalidité parmi les pays de l’OCDE (Organisation pour la coopération économique et de développement économiques). En outre, le nouveau système de recours en appel de ces décisions tarde encore à réduire les quelque 11 000 cas en souffrance, ce qui a pour effet de laisser certain-e-s patient-e-s incapables de travailler, mais privé-e-s de prestations depuis des années.
Si votre gouvernement est élu, s’engage-t-il à :

A. Mener une enquête sur les raisons du rejet initial de 60 pour cent des requêtes de prestations d’invalidité.
B. Veiller à ce que la population canadienne soit informée des façons de demander correctement et avec succès les prestations d’invalidité du RPC.
C. Fournir à ce tribunal les ressources nécessaires pour résoudre rapidement l’arriéré des appels à traiter et veiller à ce que les ressources nécessaires soient en place pour prévenir l’accumulation de retards à l’avenir.

Bloc Québécois – Réponses – Réseau canadien des survivants du cancer

Le Bloc Québécois croit qu’il y a lieu de mener une enquête ou un comité d’étude parlementaire sur les raisons du rejet de 60% des demandes initiales pour toucher des prestations d’invalidité. Il est clairement anormal que le gouvernement limite exagérément l’accessibilité à un programme gouvernemental, comme il le fait avec l’assurance-emploi et comme il semble le faire avec les prestations d’invalidité.

Comme vous le savez sûrement, le Bloc Québécois a réussi par le passé à faire plier le gouvernement sur une situation similaire qui touchait les aînés de 65 ans et plus qui étaient lésées dans leur droit de toucher des prestations de Supplément de revenu garanti. Grâce au Bloc Québécois, au Québec seulement et en seulement 4 ans, c’est plus de 42 000 personnes qui ont été retracées et qui ont pu recevoir les prestations qu’elles avaient droit. Le Bloc Québécois suite aux recommandations de l’étude parlementaire pourrait entreprendre une campagne similaire.

La mise en place des tribunaux d’appels par les conservateurs ont été une grave erreur de leur part. Les listes d’attente se prolongent continuellement et rien n’est fait pour remédier à la situation. Le Bloc Québécois travaillera afin de réduire ces listes d’attente, soit en abolissant les dernières réformes, notamment avec les tribunaux de l’assurance-emploi, ou en débloquant les ressources nécessaires pour améliorer le sort de ces personnes qui sont encore une fois lésées par le système.

Question 3 : Programme national d’assurance-médicaments

Une nouvelle étude[ii] publiée en juillet 2015 soutient de façon convaincante un projet d’expansion de notre système public et universel de soins de santé pour y inclure le coût des médicaments d’ordonnance. En outre, un récent sondage[iii] effectué par l’Angus Reid Institute a constaté que plus de 90 pour cent des Canadien-ne-s endossent le concept de l’assurance-médicaments.

A. Quelle est la position de votre parti sur la création d’un programme national d’assurance-médicaments?
B. Comment votre parti veillera-t-il à ce qu’un programme national d’assurance-médicaments ne réduise pas le nombre de médicaments d’ordonnance disponibles aux patient-e-s canadien-ne-s?
C. Votre parti appuiera-t-il un nouveau paiement fédéral de péréquation pour un programme national d’assurance-médicaments, afin que toutes les provinces soient en mesure de couvrir la même gamme complète de médicaments d’ordonnance, complétée en bon temps par de nouveaux ajouts périodiques?

En matière de régime d’assurance-maladie, le Québec s’est doté, depuis plus de 30 ans, d’un système public de santé et de services sociaux pour assurer la santé et le bien-être de ses citoyens. Au fil du temps, ce système, tout en conservant son caractère public, s’est enrichi de multiples avantages complémentaires dont l’objectif demeure d’assurer aux Québécoises et aux Québécois l’accessibilité aux soins et aux services requis par leur état de santé avec la meilleure qualité possible. Le Québec possède notamment, depuis longtemps, son régime d’assurance-médicaments.

Le Bloc Québécois, en tant que parti qui agit au Parlement canadien, n’a pas à exercer de pressions sur le gouvernement du Québec en matière d’accès aux médicaments puisque ce champ de compétence relève du gouvernement québécois. Notre parti incite plutôt le gouvernement fédéral à agir à l’intérieur de son champ d’action et donc à rehausser son effort financier en corrigeant le déséquilibre fiscal. Cela permettrait au Québec et aux

Bloc Québécois – Réponses – Réseau canadien des survivants du cancer provinces de financer plus adéquatement des programmes efficaces qui existent déjà. Si le gouvernement du Québec veut participer à une quelconque stratégie, il le fera de son propre gré et selon ses propres champs de compétence.

Par contre, le Bloc Québécois propose de Réduire le prix des médicaments d’origine. Actuellement, le prix des médicaments d’origine est fixé par un mécanisme comparatif avec 4 pays où les médicaments sont parmi les plus chers de la planète. En élargissant au nombre de 10 les pays de comparaison, le prix des médicaments d’origine pourra diminuer de près de 15%, ce qui permettra aux gens et au gouvernement du Québec d’économiser des centaines de millions de dollars chaque année.

Le Bloc Québécois fera en sorte que le mode de fixation des prix des médicaments d’origine soit analysé et modifié afin de réduire le prix des médicaments d’origine.

Question 4 : Leadership national en matière de soins de santé

Comment votre parti ferait-il preuve de leadership dans son travail avec les provinces et les territoires sur les enjeux de soins de santé?

A) Est-ce que votre parti modifiera les transferts fédéraux aux provinces afin qu’ils tiennent compte de l’âge des gens et non seulement de leur nombre?
B) Veuillez indiquer d’autres façons dont votre parti ferait faire preuve de leadership fédéral sur les questions de soins de santé.

Le Bloc Québécois s’attaquera à la lutte au déséquilibre fiscal en commençant par le rétablissement des transferts en santé. Cette année marque le désengagement programmé du gouvernement fédéral dans le financement de la santé. Voici ce qu’en dit le directeur parlementaire du budget :

En indexant le financement fédéral des soins de santé au taux de croissance du PIB, le gouvernement fédéral se prémunit en grande partie de l’impact financier du vieillissement de la population. Mais les gouvernements provinciaux, investis de la responsabilité? constitutionnelle des soins de santé, ne peuvent pas agir ainsi.
Ce désengagement fédéral en santé nuira considérablement au Québec financièrement et induit des pressions qui poussent vers une place accrue du privé dans les services de santé.

Le Bloc Québécois reprendra la lutte contre le déséquilibre fiscal en commençant par exiger une hausse des transferts en santé de 6% par année pour qu’ils atteignent un niveau équivalent à au moins 25 % des dépenses du Québec dans ce domaine. Nous exigerons que le vieillissement de la population soit pris en compte dans le calcul des transferts en santé.