En 2013, plus de 48 700 Québécois et Québécoises ont reçu un diagnostic de cancer et environ 20 000 y ont laissé leur vie. De toute évidence, cette maladie mortelle affecte les familles, les proches, les milieux de travail et des communautés entières.
Le Réseau canadien des survivants du cancer (RCSC) travaille à relier les patients, les survivants et les autres organisations concernées avec les décideurs et la communauté au sens large, afin de les intéresser à des discussions et de mettre en œuvre les meilleures pratiques, fondées sur des données probantes. Il s’agit d’alléger les coûts médicaux, émotionnels, financiers et sociaux du cancer et d’encourager la recherche sur les moyens de surmonter les obstacles à des soins optimaux de cancer et de suivi pour ses victimes au Canada.
Le gouvernement du Québec a un rôle essentiel à jouer en s’assurant que toute personne diagnostiquée du cancer a accès en temps opportun aux médicaments dont elle a besoin, qu’elle n’a pas à subir de délais dangereusement longs pour son diagnostic et son traitement, et qu’elle reçoit un soutien financier adéquat pendant ces étapes.
Nous invitons les candidats politiques à répondre aux deux questions suivantes sur les soins oncologiques et les soins de santé au Québec. Leurs réponses seront distribuées aux personnes atteintes de cancer ou survivant à cette maladie au Québec, et elles seront affichées sur notre site Web à www.survivornet.ca ainsi que sur notre blog àhttp://jackiemanthornescancerblog.blogspot.com/. Des liens vers vos réactions apparaîtront également sur Facebook et Twitter.
Questions:
Services de santé:
Votre parti favorise-t-il un modèle de financement des services de santé axé sur le patient plutôt qu’un modèle de financement basé sur l’établissement, et si oui, pourquoi ?
Approbation des medicaments:
HealthEdition.com a déclaré qu’en 2011, le Québec était au huitième rang des dix provinces canadiennes pour ce qui était de couvrir de nouveaux traitements contre le cancer.
S’il est élu, votre gouvernement s’engage-t-il à augmenter le nombre de nouveaux médicaments au remboursement approuvé pour le soin du cancer ou d’autres affections, de sorte que toute la population québécoise ait accès en temps opportun aux médicaments dont elle a besoin, et si oui, comment cela sera-t-il accompli?
Coalition Avenir Québec
Merci pour vos questions. Voici nos réponses.
Votre parti favorise-t-il un modèle de financement des services de santé axé sur le patient plutôt qu’un modèle de financement basé sur l’établissement, et si oui, pourquoi ?
La Coalition Avenir Québec entend réviser en profondeur le mode de financement des établissements de santé, qui sera dorénavant établi en fonction du volume de soins dispensés aux patients. Cette mesure assurera l’attribution des ressources budgétaires en fonction des besoins réels de la population, en plus d’encourager l’efficacité des établissements qui auront tout intérêt à augmenter le volume de services rendus à la population. Plutôt que d’être source de dépenses, l’augmentation du nombre de patients traités deviendra source de revenus supplémentaires.
S’il est élu, votre gouvernement s’engage-t-il à augmenter le nombre de nouveaux médicaments au remboursement approuvé pour le soin du cancer ou d’autres affections, de sorte que toute la population québécoise ait accès en temps opportun aux médicaments dont elle a besoin, et si oui, comment cela sera-t-il accompli?
Pour ce qui est des nouveaux traitements pour le cancer, nous croyons que le système actuellement d’approbation des médicaments pour le traitement du cancer par l’INESSS n’est pas adéquat et qu’il doit être amélioré. Nous nous engageons à rencontrer tous les organismes qui veulent combattre le cancer après les élections pour écouter leurs propositions.
Par ailleurs, des décisions récentes du gouvernement nous inquiètent. En effet, les hôpitaux de Montréal ont reçu la directive de l’agence de santé de ne plus traiter les patients du 450 atteints de cancer. Les hôpitaux universitaires spécialisés en cancérologie, sous peine de pénalité financière, ne pourront plus traiter les patients de la Montérégie et de Laval.
Il s’agit d’un bel exemple d’une structure bureaucratique lourde et inhumaine des agences de santé. Nous avons questionné le ministre la Santé afin de savoir si les gens du 450 devront présenter leur permis de conduire au lieu de leur carte d’assurance maladie pour se faire soigner ? Nous demandons au gouvernement de mettre fin immédiatement à cette directive.
Nos salutations distinguées,
L’équipe de la Coalition Avenir Québec
Parti Québécois
Québec Solidaire
En réponse aux courriels que vous avez adressés à bon nombre d’associations locales de Québec solidaire, merci de nous donner l’occasion de faire connaître à vos membres nos orientations en matière de santé.
Services de santé
Votre parti favorise-t-il un modèle de financement des services de santé axé sur le patient plutôt qu’un modèle de financement basé sur l’établissement, et si oui, pourquoi ?
Québec solidaire ne favorise pas un financement par activité (FPA) ou par patient, car:
- Le FPA ne s’attaque pas aux causes réelles des problèmes du système hospitalier.
- Les gains en termes d’efficience sont incertains. Par contre, les coûts administratifs augmentent ainsi que la bureaucratie pour gérer, entre autres, le phénomène du gaming (ou les jeux avec les données) et du up-coding (surclassement de certains actes).
- Le FPA encourage le « sur-traitement » de certaines populations à faible risque au detriment des patients à risque plus élevé, moins prévisibles, qui sont sous-traités.
- L’augmentation des chirurgies d’un jour peut avoir des conséquences négatives. Elle ouvre la porte aux cliniques privées de chirurgie d’un jour à but lucratif.
- Le FPA contribue à créer un marché pour les services hospitaliers, marché interne et potentiellement en concurrence avec le secteur privé.
Approbation des medicaments
HealthEdition.com a déclaré qu’en 2011, le Québec était au huitième rang des dix provinces canadiennes pour ce qui était de couvrir de nouveaux traitements contre le cancer. S’il est élu, votre gouvernement s’engage-t-il à augmenter le nombre de nouveaux médicaments au remboursement approuvé pour le soin du cancer ou d’autres affections, de sorte que toute la population québécoise ait accès en temps opportun aux médicaments dont elle a besoin, et si oui, comment cela sera-t-il accompli?
Depuis sa fondation en 2006, QS propose de revoir de fond en comble l’ensemble de la politique pharmaceutique existante. Pour assurer la sécurité et l’accessibilité aux medicaments de qualité tout en améliorant le contrôle des coûts pour la population et pour l’État, QS souhaite détacher la politique du médicament des intérêts du secteur industriel.
La nouvelle politique pharmaceutique publique reposera sur
- un processus rigoureux d’évaluation des nouveaux médicaments, entièrement public et indépendant, basé sur la meilleure information médicale;
- une formation continue des praticiens (pharmaciens, médecins et infirmières) indépendante des firmes pharmaceutiques;
- des campagnes soutenues de prévention et de sensibilisation du public pour favoriser une utilisation plus rationnelle des médicaments.
et ce, entre autres parce que:
- Les dépenses en médicaments par personne/an sont de 1019 $ au Québec, comparé à 758 $ en Colombie-Britannique, province où les coûts sont les plus bas (prévisions 2013 : 1067 $ vs 761 $)3.
- Le Québec consacre une plus grande part de son budget aux médicaments que le reste du Canada : 19,5 % vs 16,5 %. Il est pourtant au dernier rang des provinces canadiennes pour les dépenses totales de santé par habitant.
- Les dépenses en médicaments y sont aussi plus élevées que dans les pays de l’OCDE en pourcentage du PIB, 27 % plus élevées au Canada que la moyenne de 31 pays de l’OCDE. Parmi eux, seuls les Etats-Unis dépensent plus par habitant que le Canada4. Et le Québec dépense plus que le Canada !
Et contrairement à ce que prétend l’industrie, le Québec rembourse deux fois plus de médicaments que la moyenne canadienne. L’analyse pharmaco-économique y est laxiste. Plus de 7000 médicaments sont sur la liste de médicaments remboursables par la RAMQ vs 2600 en Nouvelle-Zélande.
Dans la présente campagne électorale, Québec solidaire propose une vision sociale globale pour l’amour d’un Québec juste pour les personnes atteintes de cancer et pour leurs proches, comme pour toutes les personnes qui vivent au Québec.