COVID-19 : son impact sur les traitements du cancer

Après la déclaration de la pandémie COVID-19 en mi-mars, plusieurs services d’oncologie furent suspendus afin de rediriger les ressources vers le traitement des patients atteints de la COVID-19. 

Selon un sondage pancanadien effectué cet été par le RCSC, 22 % des patients atteints de cancer, 33 % des proches aidants et 34 % des patients en attente de diagnostic rapportent qu’ils ont eu un examen de dépistage soit annulé soit reporté à cause de la COVID-19. Ces services sont pourtant essentiels ; il est primordial que les patients aient accès aux traitements nécessaires à temps pour avoir les meilleures chances de vaincre ou de ralentir le cancer.  

En effet, selon des sondages effectués par l’Association canadienne des radiologistes et l’Association canadienne des technologues en radiation médicale, il y a eu une basse de 50 à 70 % des services de radiologie offerts entre le 11 mars et le 30 avril. En Ontario, il y a eu une baisse de 98 % des mammographies pour le dépistage du cancer du sein, de 88 % des PAP tests pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, et de 72% des tests immunochimiques fécaux pour le dépistage du cancer colorectal comparé à la même période l’an passé. 

On a également observé une baisse du nombre de patients référés à des services d’oncologie par leur médecin généraliste, ce qui signifie que plusieurs patients en attente d’un diagnostic n’ont pas pu rencontrer un spécialiste. 

Pour l’instant, les départements de radiologie essaient de gérer le nombre croissant de patients sur les listes d’attente et doivent prioriser les cas les plus urgents. Cependant, cela signifie que les patients qui sont moins prioritaires doivent continuer à attendre pour les tests de dépistage et les traitements, et ils risquent alors que leur cancer progresse lors de cette attente. De plus, les nouveaux patients qui sont à faible priorité doivent attendre encore plus longtemps, car ils s’ajoutent aux listes d’attente pré-COVID-19 qui ne font que s’allonger.     

Les efforts mis en place pour retourner au niveau de productivité pré-pandémie font en sorte que beaucoup de ressources additionnelles sont nécessaires pour les protocoles de distanciation sociale et de désinfection. Avec l’arrivé d’une deuxième vague de COVID-19 dans plusieurs provinces, il sera difficile de maintenir les services de dépistages avec la hausse du niveau d’hospitalisation liée à la pandémie.  

Après une baisse continue du nombre de cas durant la période estivale, on observe présentement une augmentation rapide du nombre de cas dans plusieurs provinces. Les autorités de santé publique en Ontario estiment qu’il pourrait y avoir plus de mille nouveaux cas par jour à l’apogée de la deuxième vague. Selon Dre Barbara Yaffe, médecin hygiéniste en chef adjointe de l’Ontario, l’assouplissement des restrictions durant l’été a fait en sorte que les nouveaux cas de COVID-19 ont généralement été en contact avec un plus grand nombre de personnes.

Plusieurs gouvernements ont mis en place de nouvelles restrictions afin de contrôler la situation, tout particulièrement dans les points chauds. Le gouvernement du Québec a ordonné le port du masque pour les étudiants au secondaire et a interdit les rassemblements dans les zones rouges au moins jusqu’au 28 octobre. L’Ontario a, quant à elle, imposé des restrictions pour trois points chauds (Ottawa, Peel et Toronto) avec la fermeture des bars, des restaurants et des centres d’entraînement. Pour l’instant, l’Alberta s’en tient à une approche plus légère et encourage sa population à prendre les précautions nécessaires pour que les commerces et les restaurants restent ouverts.        

Même si certaines provinces sont plus touchées par la COVID-19 que d’autres, il est important que nous fassions tous notre part pour limiter sa propagation :  

  • Portez un masque (surtout à l’intérieur) 
  • Lavez-vous les mains 
  • Restez à la maison si vous vous sentez malade 
  • Isolez-vous à la maison pendant au moins 14 jours si vous avez été en contact avec une personne atteinte du COVID-19 

Les patients et survivants du cancer ont un système immunitaire affaibli et sont tout particulièrement vulnérables à la maladie. Il est donc impératif de prendre toutes les précautions nécessaires afin de limiter les risques. 

Vous trouverez ci-dessous les lignes directrices pour la COVID-19 dans chaque province et territoire.