Les impacts du cancer de l’enfant perdurent après la fin des traitements

Récemment, en parcourant les messages au Réseau Canadien des Survivants du Cancer, nous avons trouvé une note rédigée par une personne qui s’interrogeait sur les survivants des cancers de l’enfant.

La demande concernait des informations sur des survivants adultes qui ont été traités pour un cancer dans les années 60 et 70 alors qu’ils étaient enfants. La préoccupation était qu’il n’y avait pas de programmes pour surveiller les effets secondaires à long terme des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. C’est pour cette raison qu’à l’occasion de la Journée Internationale du Cancer de l’Enfant, nous souhaitons mettre en lumière ce qui peut se passer après le traitement du cancer initial.

La survie au cancer de l’enfant varie d’un endroit à l’autre. Dans certaines parties du monde, le taux de survie atteint 86%. Cependant, malgré le taux élevé, les effets à long terme des traitements sont ce qui rend les cancers de l’enfant particulièrement difficiles à surmonter. Selon Childhood Cancer Survivor Canada, 50% des 45 000 survivants au Canada souffrent d’au moins 1 maladie invalidante à long terme ou qui bouleverse leur vie après le traitement.

Bon nombre des difficultés qui touchent les survivants du cancer de l’enfant sont d’ordre psychologique. La peur de la récidive est commune à tous ceux qui ont combattu un cancer, et les problèmes émotionnels à long terme chez ceux qui y ont fait face dans leur enfance ne font pas exception. L’anxiété, la dépression, les problèmes de mémoire, de réflexion et d’attention, ainsi que les difficultés d’apprentissage sont tous des effets secondaires du traitement à un si jeune âge.

Outre ces difficultés, les survivants du cancer de l’enfant développent également le risque d’un second cancer. Ce cancer est différent du premier et est souvent un cancer de la peau, du sein ou de la thyroïde. La radiothérapie, la chimiothérapie et certains médicaments anticancéreux ont été associés à ce cancer secondaire.

Aussi, selon l’endroit du corps où se situe le cancer, de nombreux survivants doivent faire face à l’infertilité. La radiothérapie au bas de l’abdomen, au bassin, aux testicules et au bas de la colonne vertébrale peut empêcher les survivants d’avoir des enfants, de concevoir un enfant ou de maintenir une grossesse. Certains médicaments de chimiothérapie peuvent également affecter la fertilité. Les traitements peuvent également affecter les niveaux d’hormones chez les hommes et les femmes, et la radiothérapie ou les médicaments stéroïdiens peuvent entraîner une croissance retardée, précoce ou inégale chez les jeunes enfants.

Cela s’ajoute à de nombreux autres effets secondaires, comme les problèmes cardiaques, pulmonaires, dentaires, digestifs, auditifs et visuels.

Heureusement, pour certaines de ces difficultés, une thérapie et un traitement existent. Des examens annuels chez un oncologue sont souvent recommandés pour prolongée la survie, et les cliniques « AfterCare » au Canada sont là pour répondre aux besoins de ceux qui ont été aux prises avec des cancers de l’enfant. Des traitements de fertilité et hormonaux sont disponibles pour les survivants, et des changements de mode de vie et de régime alimentaire peuvent aider à déjouer un second cancer. Avec des soins adéquats, les survivants peuvent gérer les effets secondaires et survivre en bonne santé.

L’une des choses les plus inquiétantes concernant les cancers de l’enfant est que la cause en est largement inconnue. Souvent, nous associons les types de cancer à des choix de vie comme le tabagisme, mais pour le cancer de l’enfant, ce n’est pas le cas. C’est un rappel que même si le cancer est influencé par de nombreux facteurs, il peut parfois s’agir d’un simple lancer de dés. C’est aussi un rappel que même lorsque le cancer a disparu et que la cloche sonne, la survie ne s’arrête pas là et pour ces enfants, c’est la lutte de toute une vie.

Childhood Cancer Survivor Canada a compilé une liste d’informations et de ressources pour ceux qui ont eu des cancers de l’enfant. Vous pouvez trouver leur site web ici (en anglais).